La Sécurité Sociale pour tous !? Non merci, je ne veux pas payer pour la santé d'autres personnes. Je préfère l'assurance privée où je paie pour la santé d'autres personnes ET pour le salaire d’intermédiaires vampires dont le seul rôle consiste à me dire NON quand j'ai besoin de me faire soigner.
Retenez bien la liste des députés traitres proposant la loi.
Et souvenez-vous aussi qu'aucune conquête sociale ne s'est faite paisiblement. Ce ne sont pas des acquis sociaux mais des conquis.
Pour rappel :
- La sécurité sociale => conquête des résistants du CNR qui l'ont prise aux mains des patrons collabos.
- Semaine de 46h puis 42h puis 40h => idem.
- Congés payés => Merci aux communistes entre les deux guerres.
- Doit d’élire => suite à la guerre civile appelée la Révolution Française".
Il faut le répéter : aucune avancée sociale ne s'est faite dans la paix, le calme, l'ordre et la discipline puisque ceux qui réclament ne sont justement plus d'accord pour accepter les règles de ceux qui gouvernent et qui détiennent pouvoir et richesse au détriment des autres.
C’est un lieu commun d’affirmer que le Conseil National de la Résistance a sorti la France de l’obscurantisme social en inventant la sécurité sociale...
La sécurité sociale est un système complexe dont l'idée émergea pendant les années trente (en France) et qui s'inspira du système Bismarckien (pas sûre de l'orthographe).
Elle prit ses racines pendant le gouvernement de Vichy et non sous le gouvernement du grand Charles, ni sous l'impulsion du CNR en 1945.
En résumé, si vous êtes pour la sécu, alors vous êtes un colabo-nazi !!! #PasDamalgame
Si vous trouvez ce racourcis stupide, sachez que c'est le même que celui pris par les antifas accusant Chouard d'être un gros raciste / fasciste lorsqu'il met en lien des analyses de Soral.
Dit autrement, on peut être d'accord avec des cons sur certaines choses, cela ne veut pas dire pour autant que l'on est d'accord sur tout avec eux.
Donc lorsque Etienne Chouard met en lien une vidéo de Soral, où ce dernier explique, textes de lois à l'appuie, que :
1) Les parlementaires de la Commission Européenne ne sont pas élus par les citoyens.
2) Qu'ils cumulent deux pouvoirs : Législatif et Exécutifs alors que le principe même d'une Démocratie Républicaine consiste en la séparation des trois pouvoirs (quatre avec la monnaie).
3) Que 27 des commissaires ne sont pas français et pour certains n'ont même jamais mis les pieds en France.
4) Que 80% des lois françaises, entre-autres celles sacageant les services publics, pétant notre sécu et brisant les retraites sont rédigées exclusivement par ces commissaires.
Bah oui, je trouve que même si l'explication vient de Soral, l'impact est si grave qu'il vaut mieux la partager. Et je suis navrée de voir qu'on préfère oublier le message parce que le lanceur d'alerte c'est Soral.
Donc je le dis, Soral est raciste oui, Soral est un homme dangereux et lui donner accès au pouvoir serait une tragédie É-VI-DE-MENT ! Est-ce que c'est bon pour tout le monde ?
Mais considérer que :
1) Le monsieur ne dit jamais de vérité.
2) Que toutes ses pensées sont toujours tout le temps racistes, même lorsqu'il joue avec ses gamins par exemple.
3) Toute personne qui s'est intéressée à lui un jour est forcément une grosse raciste-nazi pour toujours.
C'est ne pas raisonner.
Les êtres humains ne sont pas comme cela et si vous l'êtes alors posez-vous des questions, je vous en conjure.
Pour ce qui est de Chouard, c'est pareil.
@Animal : cela fait trois fois que je relis ton post et je pense qu'il doit s'agir de l'un de tes meilleurs.
J'espère qu'il en inspirera d'autres autant qu'il m'inspire moi.
Et la raison pour laquelle la suppression des cotisations sociales de notre salaire est une bonne chose #MacronMesCouilles #Frexit
Délits d’initiés sur le marché universitaire américain
Une fois de plus, les deux candidats à l’élection présidentielle américaine ainsi que leurs colistiers sont millionnaires en dollars. Le sénateur John Kerry est plus opulent encore que son collègue et fortuné colistier, M. John Edwards. M. George W. Bush, lui, est issu d’une riche famille de la nouvelle-Angleterre. Comme si cela ne suffisait pas, l’élection a opposé deux diplômés de la même université – par ailleurs membres de la même société « secrète ».
par Rick FantasiaDélits d’initiés sur le marché universitaire américain ↑
La nuit de l’élection présidentielle, le champagne aura coulé dans un bâtiment en pierre, « La Tombe », situé au cœur du campus de l’université de Yale, à New Haven, dans le Connecticut. Les réjouissances auront eu lieu quelle que soit l’identité du vainqueur, M. John Forbes Kerry ou M. George Walker Bush.
Ressemblant à un mausolée, « La Tombe » est le siège de la Skull and Bones Society (Association du crâne et des os). C’est le plus fermé des groupes initiatiques de Yale. Quinze étudiants de licence rejoignent chaque année cette société secrète, tremplin vers le pouvoir depuis qu’elle est née, il y a cent soixante-douze ans. Elle compte huit cents membres à vie, que des rites occultes et des incantations mystérieuses ont unis dans une loyauté éprouvée.
Non seulement M. George W. Bush est un « Bonesman », comme son père, l’ancien président George H. W. Bush, son oncle Jonathan Bush, les oncles de son père, John Walker et George Herbert Walker III, et son grand-père, Prescott Bush, mais l’actuel président des Etats-Unis a nommé au moins cinq membres de ce groupe à des postes dans son administration. Si le candidat républicain venait à perdre l’élection, un autre diplômé de Yale et membre de la Skull and Bones lui succéderait : M. John Kerry.
La Skull and Bones Society sert également de courroie de transmission vers la Cour suprême, la Central Intelligence Agency (CIA), les firmes d’avocats et les conseils d’administration les plus prestigieux du pays. Le réseau que constitue cette société offre un abondant matériau à qui voudrait élaborer une histoire tissée de complots et de manigances. Il est toutefois plus fructueux de partir de ces clubs et associations pour disséquer les mécanismes habituels de privilège de classe opérant au sein du système éducatif américain par le biais de clubs privés.
Car, tout comme Yale a sa Skull and Bones, Harvard a son Porcellian Club et Princeton University son Ivy Club. Avec les institutions moins connues qui s’y rattachent, les huit universités d’élite américaines formant la Ivy League composent un mécanisme de sélection sociale bien réglé qui a permis de reproduire les élites américaines en niant à la fois l’existence d’un système de classe et son influence sur le pouvoir.
Un clin d’œil et une poignée de main
Dans l’après-guerre, une dynamique de démocratisation de l’enseignement secondaire américain s’est enclenchée grâce au développement du système public d’enseignement supérieur et universitaire. Une population importante et diversifiée a eu accès à des études supérieures, ce qui n’a pas manqué d’induire des changements au niveau de l’élite et des institutions privées. Jusque-là, les universités de la Ivy League opéraient au service de la classe supérieure, accueillant presque uniquement les enfants des familles patriciennes, en général sur la base d’un « clin d’œil et d’une poignée de main » (autant dire en fonction du réseau de relations sociales). Une fois admis, ces fils de famille au « sang bleu » menaient une existence universitaire paisible dans un climat de vénération institutionnelle. Ils établissaient avec leurs pairs des liens solides appelés à durer toute leur vie, du Rotary Club aux conseils d’administration, en passant par les terrains de golf (c’est ce qu’on appelle encore le « old boy network », ou « réseau des garçons d’âge mûr »).
Au cours des décennies suivantes, sous la pression des nouvelles politiques gouvernementales d’aide aux étudiants désargentés, de prise en compte du mouvement des droits civiques des Noirs et des combats féministes, les institutions privées les plus huppées ont dû faire coexister ceux qui étaient socialement bien placés et ceux qui étaient scolairement bien préparés. Les universités de la Ivy League ont alors favorisé des critères d’admission plus méritocratiques qu’aristocratiques (résultats aux examens, carnet scolaire). Avec la multiplication des établissements publics de qualité, aux frais de scolarité peu élevés, l’apparition de boursiers sur les campus de la plupart des collèges et universités d’élite conforta l’idée d’un système d’enseignement supérieur ouvert à (presque) tous. Il suffisait de travailler dur.
Le système américain d’éducation supérieure continue cependant d’obéir à de puissants mécanismes de sélection sociale, même s’ils sont masqués par les fonds importants que les collèges et universités investissent dans leurs relations publiques, présentant à l’extérieur une image d’excellence éducative et de neutralité sociale. Les portes des institutions d’élite se sont ouvertes, mais le monde très fermé des clubs, des associations d’étudiants et des sociétés initiatiques joue encore un rôle social majeur au sein des établissements de la Ivy League. Il se charge de la sélection que les universités effectuaient ouvertement avant la « démocratisation » (1). Ces clubs reproduisent le monde social de l’élite comme une sorte de confit culturel, une conserve naturelle de l’exclusion de classe dans un système d’éducation en principe fondé sur le déni des stratifications sociales.
Les établissements de la Ivy League ont beau accueillir des étudiants issus d’un spectre de la population plus large que dans le passé, l’essentiel de leurs effectifs provient encore des élites sociales américaine et internationale. Elles encouragent par ailleurs la présence de clubs réservés à la classe supérieure, car ceux-ci leur procurent presque automatiquement un pool de donateurs potentiels au moment de leurs campagnes de levées de fonds.
L’enseignement supérieur américain est assuré par quelque deux mille institutions, dont la hiérarchie dépend de leur niveau de sélectivité et de prestige, de leur ancienneté – le lierre, ivy, met du temps à recouvrir la façade d’un bâtiment –, du volume de leur dotation financière et de l’origine sociale de leur corps étudiant. Au sommet se trouvent Harvard (fondée en 1636), Yale (1701) et Princeton (1746), les trois universités les plus sélectives et les plus réputées. Chacune se trouve à la tête d’un fonds de dotation équivalant au capital de firmes multinationales (avec 22 milliards de dollars, Harvard est l’université la plus riche de la planète, Yale et Princeton détiennent chacune environ la moitié de cette somme). Cinq autres universités privées de la Ivy League possèdent plusieurs milliards de dollars, tout comme une douzaine d’autres universités privées.
Plantureuses donations
Ce pactole est le fruit des relations étroites aussi bien qu’anciennes entre ces établissements et les familles américaines les plus cossues et distinguées, dont les plantureuses donations sont soigneusement cultivées par des « bureaux de développement » installés au cœur même des universités. Aux yeux des foules, les clubs privés peuvent passer pour autant de bastions des privilèges et de l’exclusion ; aux yeux des gestionnaires des collèges, ils sont surtout des fruits mûrs à récolter. Les legs des anciens élèves de la Ivy League se sont succédé au fil des générations, offrant aux étudiants actuels les avantages (équipements, professeurs) d’un héritage considérable : les dotations de Princeton, Harvard et Yale s’élèvent respectivement à 1 300 000 dollars, à 1 065 000 dollars et à 947 000 dollars par étudiant. La pratique consistant à faire des dons personnels à son alma mater commence à s’étendre aux établissements publics.
Exonérées d’impôts, les universités versent souvent aux municipalités une contribution volontaire qui leur permet de maintenir de bons rapports avec les élus du cru. Non contentes d’investir leur fonds de dotation sur les marchés financiers, plusieurs d’entre elles possèdent également un énorme parc immobilier. De vastes secteurs de Cambridge et de Boston, par exemple, appartiennent à Harvard. Yale détient un domaine immobilier très appréciable dans la région de New Haven. Quant à la Columbia University, son fonds de dotation de 5 milliards de dollars fait d’elle l’un des plus gros propriétaires fonciers de New York, ville où l’immobilier est l’un des plus chers du monde.
Derrière les établissements de la Ivy League viennent des dizaines d’université privées classées en fonction de leur sélectivité, de leur réputation, de leur ancienneté, de leur fonds de dotation et de l’origine sociale des étudiants. Tournées vers l’acquisition d’une « culture générale » (liberal arts) et la formation des étudiants à la réflexion « gratuite », ces institutions ont attiré les enfants des élites sociales, qui ne subissent pas de contrainte financière et parentale. Eux ne doivent pas acquérir des connaissances pratiques et faire leur entrée sur le marché du travail sitôt achevées leurs quatre années d’études et décrochée leur licence.
Un cran plus bas sur l’échelle sociale, on trouve les établissements publics financés par les Etats. Leur rayonnement n’atteint pas celui de leurs homologues privés, bien que les plus prestigieux d’entre eux (Berkeley, l’université du Michigan, etc.) compensent, grâce à leur réputation scientifique, ce qui leur manque sur le plan social (2). Pendant les décennies de l’après-guerre, leur assise financière fut confortée par la popularité de leurs équipes de football, laquelle leur assura un soutien populaire et la bienveillance des élus chargés de contrôler leur budget. Mais, plus récemment, les pressions conjuguées de la privatisation et de mesures fiscales régressives ont contraint certaines des plus grandes universités publiques à constituer leur propre fonds de dotation afin d’atténuer les coups de boutoir financiers.
Au-delà des quelque cent cinquante établissements, publics ou privés, qui combinent qualité de l’enseignement, niveau scientifique et réputation sociale, existent environ deux mille institutions d’enseignement supérieur. La moitié d’entre elles sont des centres universitaires publics de premier cycle qui assurent, en deux ans, un soutien scolaire et une formation professionnelle destinés à la fois à pallier les lacunes de l’enseignement secondaire et à former des ouvriers qualifiés. Ces établissements, les communauty colleges, ont toutefois conservé un semblant de fonction universitaire et ils permettent à des étudiants d’extraction populaire d’accéder à des universités afin d’y suivre un cycle de quatre ans. Même si elle est moins importante que dans le passé, c’est cette fonction d’antichambre, de « transfert », qui a contribué à donner à l’enseignement supérieur son vernis démocratique en drapant un système inéquitable du voile symbolique des promesses d’avenir, de l’« opportunité » offerte aux moins favorisés (3).
Le processus d’exclusion sociale opère à tous les niveaux d’un système rodé à habiller une sélection de classe sous couvert de performance universitaire. L’exemple le plus flagrant d’une telle distorsion est le traitement de faveur accordé aux « legs » (legacies) par la plupart des institutions d’élite. Ce terme désigne le traitement préférentiel en matière d’admission dont bénéficient les enfants et petits-enfants des alumni (anciens élèves). Pour les enfants de ceux qui contribuent généreusement au fonds de dotation de l’université, l’admission est presque acquise, à moins qu’il s’agisse d’un élève incapable de feindre la moindre aptitude scolaire (4).
Apparition des consultants
Les fils et les filles de privilégiés pouvaient considérer leur admission à l’une des universités d’élite à l’égal d’un droit hérité à leur naissance ; leur expérience universitaire leur servait avant tout à tisser des liens et à renforcer des réseaux entre personnes issues du même monde. Ces dernières années, le nombre de ceux qui entendent jouer dans la cour des grands et des puissants a augmenté. Certains possèdent les moyens financiers nécessaires, mais pas les réseaux. Les enfants des familles aisées ne possédant pas le pedigree social de l’élite se trouvent donc face à un problème. Comment éviter pour eux d’être exclus, à la fois du fait des mécanismes institués par les générations précédentes (grâce auxquels la classe supérieure maintenait sa cohésion sociale) et en raison d’exigences universitaires sévères que tout le monde n’est pas apte à satisfaire ?
Pour répondre, une industrie du conseil s’est mise en place ces dix dernières années, qui offre un vaste éventail de services aux enfants de parents aisés aspirant à un établissement de la Ivy League. Les consultants tirent profit de cet engorgement au sommet. Ils proposent des cours particuliers et des sessions de préparation aux examens d’entrée requis par les collèges et universités. Selon la directrice d’une agence de conseil, les tarifs pour une préparation de haut de gamme ont décuplé au cours de la dernière décennie. Sa société fournit différentes prestations dont les prix s’échelonnent entre 100 dollars (pour une simple évaluation des élèves) et 10 000 dollars pour le « programme d’admission garantie à l’Ivy League ». Une « promesse de remboursement » l’accompagne dans le cas où le candidat ne serait pas admis. Toutefois, les étudiants sont soigneusement filtrés avant de pouvoir acheter ce service…
Ce n’est pas la qualité de l’enseignement qui compte, au sommet de la pyramide sociale, mais les rapports sociaux qui se nouent et se consolident dans les collèges privés. D’autant plus prisés qu’ils sont exclusifs. Pour la classe supérieure, ces liens précèdent de beaucoup l’expérience universitaire. Ils ont été affermis dans des écoles primaires privées, lors des vacances d’été prises dans une poignée de localités côtières du Maine (pour M. Bush) et du Massachusetts (pour M. Kerry), et, surtout, dans un groupe d’écoles secondaires privées, très fermées, qu’on appelle les prep schools. Seize d’entre elles sont réputées pour leurs services rendus aux familles américaines les plus huppées (5). Situés dans un cadre champêtre, généralement en Nouvelle-Angleterre, ces pensionnats ont été conçus pour isoler leurs hôtes de la décadence morale et des habitudes malsaines imputées aux villes du Nord-Est où affluaient les immigrants au XIXe siècle. Comme leurs homologues britanniques, ils entendaient « fortifier la souche » de la classe supérieure en imposant un régime de lever à l’aube, de douches glacées, de règlements rigides et de travail scolaire acharné.
Ces conservatoires socio-culturels continuent de prospérer et de préparer leurs élèves à se mouvoir parmi l’élite en leur inculquant une certaine façon de voir les choses, d’agir et de parler, et en s’employant à ce qu’ils aient le maximum de chances d’être acceptés dans une université réputée. Pourvues de dotations plus importantes que celles dont disposent maintes universités privées, et exigeant des frais de scolarité de l’ordre de 25 000 à 30 000 dollars par an, ces écoles préparatoires ont les moyens de recruter une armada de conseillers qui prépareront des dossiers élaborés et négocieront directement au nom de leurs élèves avec les comités d’admission des universités.
Les critères d’admission, qui permettent un classement par notes (moyennes obtenues au cours des années de lycée ou résultats d’examens), confèrent une apparence scientifique à ce qui reste une sélection sociale. Car les examens continuent de favoriser les détenteurs d’un capital culturel, en partie hérité. Au demeurant, les établissements secondaires ayant noté les étudiants (en vue de leur admission à l’université) ont fait eux-mêmes l’objet d’une classification hiérarchique établie en fonction de la richesse du district géographique dans lequel ils se trouvent et selon qu’il s’agit de telle ou telle institution privée du secondaire (certaines sont connues pour servir d’incubatrices aux universités de la Ivy League) (6).
Le personnel chargé des admissions universitaires tend à favoriser le recrutement d’étudiants issus de l’élite. Les universités sont déjà prédisposées à examiner avec faveur le dossier des diplômés des prep schools ; souvent issus des établissements de la Ivy League, les conseillers savent persuader leurs interlocuteurs, dans le langage nuancé propre à la classe supérieure, du bien-fondé de l’admission de leurs élèves. Les écoles publiques ne peuvent pas faire le poids : du fait des contraintes budgétaires qu’elles subissent, le rapport moyen entre étudiants et conseillers y est de 401 à 1 (7). Pourtant, les propagandistes de la « méritocratie » sont souvent sincères. Ayant eux-mêmes réussi dans le système, ils ont vocation à en répandre les mythes fondateurs.
Comme son père, le président George W. Bush a fréquenté la Phillips Academy, à Andover (Massachusetts), et John Kerry la St Paul’s School, à Concord (New Hampshire). Ces deux écoles possèdent chacune un fonds de dotation de 300 millions de dollars et font partie des établissements privés du secondaire les plus réputés. Ici, ce n’est pas seulement le fait que les hommes (et les femmes) de pouvoir sont produits socialement dans une strate très étroite de la société ou que le système éducatif fonctionne selon un principe répondant au grand mot imprononçable de « classe » qui compte. La manière dont se déroule la vie de l’élite sociale éclaire la contradiction fondamentale nichée au cœur de la société américaine : une telle existence aristocratique viole ouvertement l’idéologie du marché qui domine la pensée des deux grands partis et celle des élites sociales.
Se soucier en permanence de son avantage particulier peut se comprendre dans une société qui ne garantit rien à personne. « Donner à mon enfant tous les avantages » : la pratique est encastrée dans celle qui fait déjà pencher la balance sociale dans le sens des bénéficiaires de la plupart des avantages. Car les 10 % d’Américains situés au sommet de l’échelle, qui détiennent environ 72 % de la richesse aux Etats-Unis, ont vu leurs revenus annuels augmenter en moyenne de 90 % entre 1970 et 2000, alors que ceux des autres stagnaient.
Bien qu’elles ressassent le discours de la concurrence, du mérite et de l’économie libérale, les élites sociales ne ménagent ainsi ni leurs efforts ni leur argent pour mettre leurs enfants à l’abri dans des lieux privés, loin de la violence qui a cours ailleurs, et loin du risque de voir leur progéniture se lier à des élèves étrangers à leur milieu, susceptibles de les influencer et de rivaliser avec eux.
Ce monde de relations en champ clos, où l’on vit entouré à chaque étape de son existence par de hautes murailles institutionnelles, protégé par des listes de membres, des critères d’admission à la tête du client et des strates successives de rites et de pratiques d’exclusion, génère un intense phénomène de classe dans une société qui s’imagine en être dépourvue. En observant que ces institutions d’élite, qui attirent les membres d’une élite, les recrutent à vie (élèves du primaire triés sur le volet, prep schools, universités de la Ivy League, enclaves privées à l’intérieur de ces universités telle la Skull and Bones, clubs réservés aux hommes ou aux femmes), comment ne pas être frappé par quelque chose de paradoxal : un système à vie, élaboré, d’associations collectives et de « protections sociales » représentant, mais au sein de l’élite et pour son seul profit, une forme de socialisme « du berceau jusqu’à la tombe »...
Rick Fantasia
Professeur de sociologie au Smith College de Northampton, Massachusetts. Auteur (avec Kim Voss) de l’essai Des syndicats domestiqués : répression patronale et résistance syndicale aux Etats-Unis, Raisons d’agir, Paris, 2003.
(1) L’ouverture des universités les plus prestigieuses à des catégories d’étudiants qui en étaient auparavant exclus, comme les femmes et les Noirs, ne signifie pas que ces institutions aient beaucoup recruté dans les rangs des pauvres ou de la classe ouvrière. Une étude récente portant sur les 146 universités les plus compétitives indique que seuls 3 % des étudiants admis viennent de familles économiquement et socialement modestes (voir Peter Sacks, « Class Rules : the Fiction of Egalitarian Education », The Chronicle of Higher Education, 25 juillet 2003). Henry Louis Gates Jr, président du département d’études africaines et afro-américaines de Harvard, estime que « les enfants noirs qui entrent à Harvard ou à Yale viennent des classes moyennes. Personne d’autre n’y est admis ».
(2) La richesse et le renom des universités de la Ivy League sont convertibles en capital ou en ressources scientifiques, puisque ces établissements parviennent plus facilement à attirer les meilleurs professeurs et chercheurs en leur offrant des bourses de recherche plus importantes.
(3) Voir Steven Brint et Jerome Karabel, The Diverted Dream : Community Colleges and the Promise of Educational Opportunity in America, 1900-1985, Oxford University Press, New York, 1989.
(4) Cf. Jacques Steinberg, « Of Sheepskins and Greenbacks : College-Entrance Preferences for the Well Connected Draw Fire », The New York Times, 13 février 2003.
(5) Voir Caroline H. Persell et Peter P. Cookson, « Pensionnats d’élite : ethnographie d’une transmission de pouvoir », in Actes de la recherche en sciences sociales, Paris, n° 138, juin 2001, p. 56-65 ; et Preparing for Power : America’s elite boarding schools, Basic Books, New York, 1985.
(6) Aux Etats-Unis, les écoles sont largement financées par les impôts fonciers, si bien que le financement des écoles est fonction du niveau d’éducation et de richesse des contribuables de la localité (et de l’Etat). L’Etat fédéral (Washington) ne verse qu’environ 10 % des fonds alloués à l’enseignement primaire et secondaire.
(7) Chiffres tirés de The State of College Admission, 2003-2004, publié par la National Association for College Admission Counseling, Alexandria, Virginie, février 2004, p. 4-6.
En l'effaçant du regard des téléspectateurs dans les séries télé, les films, les publicités, la musique, etc.
Quel bel article de Grise Bouille dont la première étape est de poser la seule question pour parler du problème : Mais en vrai, on nous parle du problème du chômage... Mais ça veut dire quoi "problème du chômage" en sachant que la caisse de cotisation au chômage (cf. UNEDIC) est excédentaire de 5 milliards d'euros ?
En gros, qui plombe les finances de l'UNEDIC dont les caisses, les allocations et la distribution de l'argent sont parfaitement gérés et dont les coûts de fonctionnement sont les moins élevés au monde.
La suite est dans l'article.
Merci Animal, c'était mon lol du jour
Je copie-colle ici le résumé de Chabotsi :
Là ça va peut être mieux parler…
Évasion fiscale : 136.24€/mois pour chacun·e des contribuables.
Fraude sociale : 6.81€/mois pour chacun·e des contribuables.
Fraude au RSA : 0.23€/mois pour chacun·e des contribuables.Voilà voilà…
Donc maintenant, revenons-en aux propos des anciens dirigeants (Barko, Fion, Balls, Moncon & Co) "il faut lutter contre la fraude à l'assurance sociale".
Très sincèrement, on s'en tape, c'est 1 000 fois plus rentable de s'attaquer à l'évasion fiscale. Et quand je dis 1000 fois plus rentable ce n'est pas rhétorique, c'est littéralement un facteur 1000 ! Cela signifie que pour 1 € investi on en retrouverait 1 000 € et dans ce climat de sur-endettement ce serait plus que de raison.
Oh ce poste ! Je crois que je vais l'imprimer !
Comment calculer sa taxation sur dividendes en SAS et SASU.
La réflexion de Timo sur le Revenu de Base (RdB) est celle qu'il faut mettre en avant. Les politiques habitués à déformer notre vocabulaire vont tuer dans l'oeuf une idée formidable et protection et d’émancipation des peuples.
Autrement dit, si votre déplacement personnel vous a couté 1€, alors combien le secteur public a-t-il du dépenser en contre-partie pour vous permettre d'utiliser ce moyen de transport à ce prix là. Et c'est là qu'on se rend compte que la voiture est une pure hérésie sociale.
Ohhhh un lien très intéressant que m'a transmis Chlouchloutte !
Je réponds à Animal : oui la retraite par capitalisation est une hérésie, une vision ultra court-termiste et en ce sens, choisir sa protection sociale en dehors de la sécu est stupide. Cependant, si vous êtes à votre compte et que vous gagniez vraiment beaucoup ça peut le faire.
Je m'explique, la retraite par capitalisation repose sur un principe : vous gagner assez d'argent tous les jours pour non seulement vous faire vivre aujourd'hui mais également 0.25 journée quand vous serez retraité. Autrement dit, sur chaque euros que vous gagnez, il y en a les trois quart que vous prendrez pour vivre et le reste sera utilisé plus tard (i.e. capitalisé) pour vivre quand vous ne travaillerez plus pendant votre retraite.
Bien-sûr les petits malins auront compris l'arnaque de ce mode de pensée. En effet, si vous travaillez et donc cotisez 40 ans, cela signifie que vous aurez mis de côté un quart de votre salaire soit 10 ans de retraite. Or en étant en retraite à 60 ans, cela signifie que vous aurez mis de côté de quoi vivre encore 10 ans mais pas plus (et c'est sans compter sur l'augmentation du cout de la vie).
Donc comment fait-on pour vivre correctement jusqu'à 90 ans (voire plus car c'est notre espérance de vie à présent) ?
Et bien les assureurs vont vous dire que votre argent sera placé. Placé dans un système qui va générer des intérêts. Soyons clair, ce sytème devra produire 2 fois plus de valeur au moyen des intérêts que ce que vous avez mis dedans pour tenir. C'est simple, si vous vivez jusqu'à 90 ans, et que vous avez placé 10 années de salaire, alors les intérêts devront vous permettre de tenir 20 ans...
Vous connaissez un seul placement au monde qui vous rapporte 200 € d'intérêts pour 100 € qui sont placés vous ? Parce que de ce que je constate, c'est plutôt 2 € pour 100 € de placé, soit 100 fois moins ! Et encore, si une assurance fait cela, il faut bien comprendre qu'elle y trouve son compte et donc qu'elle va prendre une commission sur ces intérêts... Donc le système devrait généré non pas 200 € mais 250 € pour 100 € de placés car il faut aussi que l'assureur se paie !
C'est pour cette raison que la retraite par capitalisation est une arnaque.