@Sebsauvage on m'a proposé cette année un poste dans la fonction public, j'ai alors pensé à plusieurs choses avant de répondre que quoi qu'il arrive, je garderai mon statut d'indep :
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La baisse de salaire car en 2024 on paie les gens par rapport à une grille datée et non par rapport à ce qu'ils savent faire et encore moins par rapport au prix du marché.
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La nécessité de se soumettre au groupe/chef/élu, de ne pas avoir le droit à sa propre parole ni droit à la pensée.
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La lourdeur où tout prend des mois ne serait-ce que pour être décidé. Quant à la mise œuvre, c'est une chance de voir aboutir quelque chose. Ce qui donne un sentiment d'inutilité.
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Le fait qu'on ne licencie pas, et donc qu'on va se trimballer pendant des décennies ceux qui ne peuvent postuler ailleurs ou pire, les tarés qui auront décidé de vous en faire baver tous les jours.
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La baisse progressive et régulière des moyens qui fait que chaque service tend à imploser et vous avec.
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Les meilleurs postes réservés à quelques écoles (ENA, ENS, X, HEC et Science Po) où les places sont proposées avant tout par népotisme ou cooptation.
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La corruption proche des postes clefs qui constitue un risque personnel élevé.
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La difficulté à sortir de la fonction publique car une fois l'expérience gravée sur votre CV, le privée doutera de vous pour les raisons citées plus haut, et il aura sûrement raison.
Au final en effet ça ne fait pas rêver, mais la propagande n'est pas la plus grande responsable à mon avis. Beaucoup de personnes ont dû intérioriser ces autres problèmes.
Je partage l'avis du titre mais en partie seulement. L'IA menace les salaires dans un premier temps et l'emploi à terme.
Dans l'IT par exemple, la baisse supposée, de mémoire selon le Gartner, serait de 50% à 70% d'ici à 2030 si les LLM ne se heurtent pas à un mûr technologique avant...
Mais quelque part c'est une bonne chose. Les IA étant des moyens de production privés, leurs bénéfices ne seront jamais socialisés, ou au mieux jamais totalement.
Ce faisant, la classe moyenne supérieure qui se prend pour la bourgeoisie, mais qui n'est rien, devra enfin se ranger dans le camp du prolétariat pour défendre ses intérêts.
Si les troupes de l'ordre par la force sont débordées, alors une révolution anticapitaliste sera enfin possible.
Ah je peux rêver...
C'est exactement ce que j'ai constaté lors du recrutement des sorties d'école cette année et l'an passé.
En-dessous de 3 journées de télétravail minimum par semaine, les juniors interrompent leur entretien et expliquent posés qu'ils vont aller voir ailleurs dans une boite plus proche de ses salariés et plus écolo.
Quel est le rapport entre télétravail et écologie ?
Simplement qu'on leur mattraque depuis quinze ans qu'il faut moins polluer. Et bosser de chez soit est moins polluant que de consommer du pétrole pour aller s'agglutiner dans une tour et du nucléaire + du charbon pour chauffer ou climatiser les gratte-ciels de la Défense recouverts de baies vitrées !
La dissonance est trop forte. Juste c'est mort et c'est tant mieux. Ce nouveau rapport se force va peut-être nous permettre d'écrémer enfin la masse managériale inférieure qui est, du moins en IT, l'équivalent du contremaître d'autre fois, c'est-à-dire une chose détestée et détestable.
Rhooo ce titre digne de BFM TV...
Réécrivons-le :
Le droit du travail européen, et notamment français, protège efficacement les travailleurs des licenciement injustifiés souhaités par les actionnaires qui souhaitent maintenir leurs dividendes par tous les moyens, alors que leurs entreprises dégagent toujours des bénéfices.
Gardons à l'esprit que "flexibiliser" le droit du travail revient à faciliter les vagues de licenciements alors que les entreprises sont encore profitables. Si vous ne détenez pas de parts dans au moins une entreprise, alors il n'est pas dans votre intérêt de vouloir un droit qui permette de vous licencier sans contrepartie.
Et même si vous détenez des actions ou parts sociales dans des entreprises (ce qui est mon cas) alors tant que vous n'en vivez pas sans avoir besoin de travailler, il n'est toujours pas dans votre intérêt de vouloir un tel changement du droit.
Souvenez-vous en lors de l'élection du prochain président délégué de classe français, car celui-ci rendra des comptes tous les jours aux grands actionnaires qui quant à eux, souhaitent un anéantissement des protections des travailleurs que nos aïeux ont pourtant conquis par leur sang.
Après c'est à vous de voir.
Ok le site les-moutons-enragés est catégorisé complotisto-sphère-toussa, toutefois vous tombez parfois sur du contenu qui vaut le détour. Ici en une phrase.
Pour plus tard.