Je l'avais laissé passé celui-là ^^
Le cru 2022 des "recommandations" faites par la Commission Européenne à la France (les GOPE) est disponible.
Voici le point qui, normalement, devrait faire les gros titres depuis la publication (le 17 juin 2022) :
RECOMMANDE que la France s’attache, en 2022 et 2023 :
- à mener une politique budgétaire prudente en 2023, (…) pour la période postérieure à 2023, à mener une politique budgétaire qui vise à parvenir à des positions budgétaires prudentes à moyen terme et à assurer une réduction de la dette progressive et crédible ainsi que la soutenabilité budgétaire à moyen terme grâce à un assainissement progressif, à l’investissement et aux réformes; à réformer le système de retraite pour uniformiser progressivement les règles des différents régimes de retraite afin de renforcer l’équité du système tout soutenant sa durabilité; (…)
Les euro-fanatiques devraient être contents ...
Zapping sur l'actualité de la réforme des retraites et de l'emploi du 49-3.
Chers concitoyens mécontents, vous êtes trop cons. Vous ne comprenez décidément rien à cette réforme. Car si vous la compreniez, vous la soutiendriez.
Si vous ne les connaissez pas, voici les enjeux et les risques concrets de la réforme des retraites.
Anti-émétique recommandé.
La ministre en plein exercice de provocation. No comment.
Non, ce qu'il fallait retenir de cet article, c'est ceci :
"Si l'âge pivot reste dans la loi, c'est non, c'est clair", a déclaré ce 9 janvier à l’AFP le chef de la CFDT, Laurent Berger.
D'abord, rien à battre que l'âge pivot soit abandonné. C'est la réforme au complet qu'il faut dénoncer et arrêter. Il s'agit en réalité d'une subtilité de langage : cette simple phrase fait passer Laurent Berger pour un opposant à la réforme, alors qu'il cible un point spécifique de cette réforme. Mais pourquoi cette ambiguïté ?
Je suis désolé d'en remettre une couche, mais il semble que cela soit nécessaire pour les durs de la feuille (et autres légumes contemplatifs) :
La Confédération Européenne des Syndicats finance ces syndicats. Autrement dit, l'Union Européenne finance ces syndicats. La même Union Européenne qui demande instamment à la France de poursuivre la réforme des retraites.
Laurent Berger est une ordure à la tête d'un syndicat qui n'oppose qu'une résistance de façade à la réforme des retraites. Il a tout intérêt à pourrir le mouvement social, afin de continuer à toucher ses subventions. Et même s'il s'agit de lui ici, les quatre autres sont à mettre dans le même panier.
Vous voulez vous opposer à cette réforme ? C'est très bien. Mais ne vous laissez pas manipuler par des corrompus et des menteurs.
Les informations sont disponibles publiquement sur des sites officiels. Il suffit d'être curieux et d'avoir un esprit critique.
Parce qu'il faut de tout pour faire un monde, même ZeroHedge accueille des avis Macroniens ultralibéraux, qui distillent leur propagande capitaliste eurobéate égoïste.
Et le grand gagnant de la réforme des retraites est... (un indice: pas les contribuables).
Mais à quoi bon. Tous ces cons qui bloquent les transports, ils font vraiment chier. Ils veulent empêcher la France d'avancer dans la modernité. Ils veulent nous faire croire que la retraite par répartition a encore un avenir.
Vive la mondialisation. Vive l'Union Européenne. Vive la concurrence libre et non faussée.
Les pauvres ? Les travailleurs ? Les contribuables ? Ils ont qu'à crever. Et puis c'est pas comme si leur avis comptait.
PS: merci RussiaToday de produire des articles dignes de ce nom.
Le pire, c'est quand les syndicats représentant une profession obtiennent ce qu'ils souhaitent et appellent à cesser la grève. En gros, nous on a eu ce qu'on voulait, les autres ont qu'à se démerder. Ce qui signifie que tous ceux qui ne sont pas représentés par un syndicat vont se coltiner cette réforme.
Les syndicats sont vraiment des repaires de vendus. Chacun pour sa gueule et advienne que pourra.
Je déterre ce post de mai 2018, car dans le contexte actuel de grogne au sujet de la réforme des retraites, connaître la cause des causes est FONDAMENTAL.
Pour comprendre pourquoi cette réforme nous est imposée, il faut connaître ses commanditaires.
L'article 120 du TFUE dit ceci en préambule :
Les États membres conduisent leurs politiques économiques en vue de contribuer à la réalisation des objectifs de l'Union, tels que définis à l'article 3 du traité sur l'Union européenne, et dans le contexte des grandes orientations visées à l'article 121, paragraphe 2. [...]
Mais que sont donc ces "grandes orientations" ? Regardons cet article 121.
L'article 2 dit ceci :
- Le Conseil, sur recommandation de la Commission, élabore un projet pour les grandes orientations des politiques économiques des États membres et de l'Union et en fait rapport au Conseil européen.
Le Conseil européen, sur la base du rapport du Conseil, débat d'une conclusion sur les grandes orientations des politiques économiques des États membres et de l'Union.
Sur la base de cette conclusion, le Conseil adopte une recommandation fixant ces grandes orientations. Le Conseil informe le Parlement européen de sa recommandation.
Mais c'est quoi le Conseil Européen ?
Le site officiel nous dit qu'il s'agit d'un organisme dont le rôle est de "définir les grandes orientations et priorités politiques de l'Union européenne". En sont membres les chefs d'Etat et de gouvernement des pays de l'UE, le président du Conseil européen et le président de la Commission européenne.
En clair, ce sont ces personnes qui décident de l'avenir politique des pays membres de l'UE et de leurs 500 millions d'habitants. Votre avenir politique.
Avec l'article 3, la pensée européenne se précise :
- Afin d'assurer une coordination plus étroite des politiques économiques et une convergence soutenue des performances économiques des États membres, le Conseil, sur la base de rapports présentés par la Commission, surveille l'évolution économique dans chacun des États membres et dans l'Union, ainsi que la conformité des politiques économiques avec les grandes orientations visées au paragraphe 2, et procède régulièrement à une évaluation d'ensemble.
Ici, on apprends que le Conseil "surveille la conformité des politiques économiques avec les grandes orientations" qu'il a édictées. Les pays sont donc contraints de se soumettre, à la longue, aux desiderata du Conseil (composé, je le rappelle, d'une trentaine de personnes).
Chaque année, un rapport des Grandes Orientations des Politiques Economiques (GOPE) est donc publié pour chaque pays membre de l'UE, y compris la France.
Dans le millésime 2018, dont je parle dans le post en titre, on apprend dans les considérants que :
Actuellement, 37 régimes de retraite coexistent en France. Ils concernent des catégories de travailleurs différentes et fonctionnent selon des règles qui leur sont propres. Une uniformisation progressive de ces règles améliorerait la transparence du système, renforcerait l’équité entre les générations et faciliterait la mobilité de la main-d'œuvre. Une harmonisation des règles de calcul contribuerait également à une meilleure maîtrise des dépenses publiques. Si les réformes des retraites déjà adoptées devraient réduire le ratio des dépenses publiques de retraite à long terme, un système des retraites plus simple et plus efficient générerait des économies plus importantes et contribuerait à atténuer les risques qui pèsent sur la soutenabilité des finances publiques à moyen terme. Selon une étude récente, l’alignement de différents régimes de retraite des secteurs public et privé réduirait de plus de 5 milliards d’EUR les dépenses publiques à l’horizon 2022.
On sent bien ce qui dérange ces braves gens : le système de retraite "à la Française" est trop compliqué, trop onéreux, trop dispendieux. Il faut arrêter cette folie. Pourquoi s'entêter à laisser l'Etat gérer de façon calamiteuse ce système, alors que le secteur privé pourrait le faire aussi bien et pour moins cher ?
Mais le plus croustillant est encore à venir. Il s'agit des fameuses recommandations per se :
LE CONSEIL DE L'UNION EUROPÉENNE,
[...]
RECOMMANDE que la France s’attache, sur la période 2018-2019 :
- à veiller à ce que le taux de croissance nominale des dépenses publiques primaires nettes ne dépasse pas 1,4% en 2019, ce qui correspondrait à un ajustement structurel annuel de 0,6% du PIB; à utiliser les recettes exceptionnelles pour accélérer la réduction du ratio d’endettement public; à réduire les dépenses en 2018 et à pleinement préciser les objectifs et les nouvelles mesures nécessaires dans le contexte de l’Action publique 2022, afin qu'ils se traduisent en mesures concrètes de réduction des dépenses et de gain d’efficience dans le budget 2019; à uniformiser progressivement les règles des différents régimes de retraite pour renforcer l’équité et la soutenabilité de ces régimes;
Vous noterez qu'il est question essentiellement de réduire les dépenses ... et ... ? Oui ? Comment ? Non ?! Et si : l'uniformisation des régimes de retraites !
Vous avez compris maintenant. La décision n'est pas issue de notre gouvernement (même si l'idée ne lui déplaît pas hein).
Non ? Toujours pas ?
Parce que les fêtes de fin d'année approchent, voici les autres "recommandations" émises par le Conseil :
- à poursuivre les réformes du système d’enseignement et de formation professionnels, à renforcer son adéquation aux besoins du marché du travail et à améliorer l’accès à la formation, en particulier des travailleurs peu qualifiés et des demandeurs d’emploi; à favoriser l’égalité des chances et l’accès au marché du travail, notamment pour les personnes issues de l’immigration et les habitants des quartiers défavorisés; à garantir la compatibilité des évolutions du salaire minimal avec la création d'emplois et la compétitivité;
Traduction :
- à simplifier le système fiscal, en limitant le recours aux dépenses fiscales, en supprimant les impôts inefficaces et en réduisant les impôts sur la production prélevés sur les entreprises; à réduire la charge réglementaire et administrative afin de renforcer la concurrence dans le secteur des services et de favoriser la croissance des entreprises; à intensifier les efforts déployés pour accroître les performances du système d'innovation, notamment en améliorant l’efficience des dispositifs de soutien public et en renforçant le transfert des connaissances entre les instituts publics de recherche et les entreprises.
Traduction :
Oui, l'Union Européenne décide à votre place. Ne pas le reconnaitre est une preuve d'un manque cruel de bon sens et d'une propension délirante à croire en ses rêves.
Ne pas savoir est une chose qui peut se résoudre facilement. Il suffit d'apprendre, questionner, se renseigner, utiliser son esprit critique (si tant est qu'on en ait un).
Mais savoir tout en refusant de voir la réalité en face, c'est impardonnable. Car sachez-le : les futures générations souffriront de la destruction des conquis sociaux que vous n'aurez pas défendus.
Quant aux soit disant "leaders" d'opinion (syndicats pourris financés par la Confédération Européenne des Syndicats, députés vendus ou carriéristes) qui savent parfaitement ce qui se passe mais focalisent l'attention du peuple vers le gouvernement (qui ne fait qu'exécuter les ordres venus de l'UE), je les conchie bien cordialement.
Sur ce, je vous laisse allumer votre télé et regarder le traitement de l'information concernant les manifestations.
Joyeux Noël.
Je relaie son post à propos de la trahison de la CFDT (financée en partie par l'UE) :
Attention : il est à redouter que le choix du gouvernement d’annoncer l’instauration d’un âge pivot à 64 ans ne soit qu’une mise en scène bien préparée ...
Si comme on peut le penser, le scénario est déjà écrit, cela permet à la CFDT de jouer les gros bras depuis hier en s’exclamant que « la ligne rouge a été franchie ». Puis le gouvernement reculera la semaine prochaine sur cette question afin que la CFDT rentre à la niche, pour casser la dynamique du mouvement.
Il ne faut rien attendre des institutions soutenues par le gouvernement ou l'UE.
La suite dans le post ...
via mydjey
Une solution n'a de raison d'être que parce qu'il existe un problème à résoudre.
Autrement dit : pas de problème, pas de solution nécessaire.
Ici, la solution, c'est la fameuse réforme des retraites (exigée par la Commission Européenne #JEnRemetUneCouche). Mais alors quel est le problème ? Eh bien le problème ... c'est qu'il n'y a pas de problème. Il faut donc l'inventer. Et pour ça, rien de plus facile : on ajoute des contraintes, on resserre les boulons, on fait des hypothèses.
Je vous laisse écouter Aurore Lalucq, qui résume ça très bien en 3 minutes.
PS : si vous faites attention, vous observerez que cette brave dame est ... eurodéputée. Elle aura donc beau s'époumoner tant qu'elle voudra sur l'inutilité de cette réforme, jamais elle ne vous dira que c'est la Commission Européenne (grâce à l'article 121 du TFUE) qui demande cette réforme. Elle préférera plutôt accuser Macron et son gouvernement (qui sont des exécutants, et non des têtes pensantes).
Merci @antichesse pour le lien
Le point sur la réalité des mesures annoncées par Macron lors de son allocution du lundi 10 décembre.
En résumé :
Mais j'ai gardé le meilleur pour la fin. En effet, ces mesures vont faire passer le budget de la France au dessus des 3% de déficit imposés par l'Union Européenne. Ce qui signifie que la Commission Européenne viendra mettre son grain de sel au printemps dans le budget français, et pourra très bien le retoquer en demandant l'annulation pure et simple des mesures évoquées.
Alors, heureux ?
Selon un rapport de la CNAM, le passage de la retraite de 60 à 62 ans pourrait coûter plus cher à l'état du fait de la recrudescence des arrêts maladie pour les personnes au-delà de 55 ans. Non seulement ces personnes ont plus d'arrêts maladie, mais ceux-ci ont une durée moyenne plus élevée. Et puis ce sont des personnes qui ont un salaire moyen plus élevé que les populations jeunes, et qui donc perçoivent des indemnités de maladie plus élevées.
La croyance néo-libérale selon laquelle le recul de l'âge de départ à la retraite serait source d'économies prend donc un sérieux coup dans l'aile. Ou pour citer l'article :
Une mauvaise nouvelle au moment où le gouvernement s’attaque à la réforme des retraites.