La mise oeuvre de l'euro numérique pourrait être bien plus rapide qu'on ne le pense.
J'en avais parlé dans ce post, en disant qu'il faudrait sans doute forcer la main des gens par exemple en supprimant l'argent liquide.
Mais ça pourrait être bien plus simple. Un scenario en quelques étapes comprendrait :
On atteindrait alors une masse critique de personnes obligées de se servir de cette monnaie numérique pour leurs achats du quotidien. Il faudrait alors peu d'efforts à l'UE pour faire en sorte que le reste des populations se soumette, à coup d'interdictions (magasins ou services accessibles uniquement grâce à la monnaie numérique) ou d'incitations (convaincre les jeunes via des subventions diverse en monnaie numérique par exemple).
Et en quelques années le tour serait joué.
Bon entretien et diagnostique. Malheureusement quand Berruyer demande à l'invité pourquoi il ne souhaite pas sortir de l'Euro malgré le constat d'échec avéré qu'il fait lui-même, celui-ci ne donne aucun argument.
Bref. Le dogme l'emporte encore une fois.
Entretien de Olivier Berruyer avec Jacques Sapir au sujet du protectionnisme. Une doctrine très largement méconnue et trop souvent dénoncée à tord.
Frédéric Farah :
La zone euro n'a jamais été une zone économiquement dynamique, et a toujours été le passager clandestin de la mondialisation parcequ'elle a toujours attendu la croissance soit des Etats-Unis soit des émergents, et jamais de chez elle.
Je remet le texte ici :
L’Euro a plus de 20 ans, en 1992, à l’occasion du référendum de Maastricht, la majorité des responsables politiques nous faisaient des promesses ambitieuses, l’Euro devait ouvrir des années de prospérité à la France, il devait être le remède assuré au cancer du chômage.
Nous sommes en 2020 les Français sont en droit de savoir si l’Euro est un succès ou un échec, si sa création et sa promotion étaient une bonne chose, une erreur, une faute.
La réalité est une expérience propre à chacun d’entre-nous mais il n’est pas certain qu’une majorité de Français soit convaincue que l’Euro ait tenu ses promesses. Plusieurs études, la fondation Res Publica, le think tank Centre for European Policy, la banque Natixis concluent à un coût faramineux de l’Euro pour la société française.
Compte-tenu de l’importance vitale d’une monnaie pour un pays il est souhaitable qu’une institution nationale s’empare du sujet et en fasse un bilan objectif et exhaustif.Les Français ont le droit de connaître les effets de l’Euro sur leur vie, le parlement a le devoir de faire le bilan de cette expérience et d’en tirer les conclusions.
Cette pétition n'a besoin que de 100000 signatures pour être étudiée et passer en commission.
Quelques explications ici
L'épisode 5 de la série sur les 20 ans de l'euro. Zone économique optimale, transferts de capitaux ou de population, et ... Attali bien sûr ^^
L'épisode 4 de la série sur les 20 ans de l'euro. Le passage sur Attali vaut le coup d'oeil.
Pour les 20 ans de l'euro (putain 20 ans déjà !), Trouble Fait sort une série de vidéos dont voici les trois épisodes :
Description du format de virement SEPA. En particulier, les virements à l'intérieure de la zone SEPA sont décrits à partir de la page 26, les champs XML à partir de la page 29.
C'est vraiment déconcertant de voir que personne n'a retenu les leçons de l'échec monumental de l'euro à s'adapter aux 17 économies l'ayant adopté.
Et bien les concepteurs de cette arnaque monétaire font des émules ! En effet, la CEDEAO (groupe d'états d'Afrique de l'Ouest) a décidé d'adopter elle aussi une monnaie unique, l'ECO. Et une mauvaise idée ne venant jamais seule, certains préconisent un taux de change fixe entre l'ECO et l'EURO.
Autrement dit, l'ECO ne serait clairement pas destiné à servir les intérêts des populations concernées (pas plus que l'euro).
Ils sont tous là à vomir le Franc CFA comme étant un reliquat de l'époque coloniale, et permettant de contrôler l'économie des pays membres grâce à une parité fixe Franc Français <-> Franc CFA, puis euro <-> Franc CFA. Ils ont raison de le faire. Mais quelle est la solution proposée ?
On prend la même solution et les mêmes concepts, on change le nom pour enlever toute référence au passé (un peu comme quand le FN devient le RN), et c'est reparti pour un tour !
Bref. A ce train là, ces pays ne sont pas prêts de se libérer de quoi que ce soit.
Avec l'euro, les pays n'ont plus la possibilité d'avoir recours à la dévaluation pour soutenir leur compétitivité. Une pratique auparavant plusieurs fois utilisée par la France, notamment pour défendre les entreprises exportatrices.
La solution avancée par le Centre de politique européenne ? Non pas recommander à la France de reprendre le contrôle de sa monnaie, ce qui précipiterait de fait la fin de la monnaie unique mais entreprendre des «réformes structurelles». Le think tank va jusqu'à préconiser d'appliquer la politique voulu par le locataire de l'Elysée. «Pour profiter de l'euro, la France doit suivre avec rigueur la voie de la réforme du président Macron», conclut l'étude. Rigueur, le mot est lancé.
Macron sauveur de la France. Si les Allemands s'y mettent aussi, c'est vraiment que la situation est critique.
Où l'on apprend que l'euro est une côte mal taillée entre des monnaies fortes et des monnaies faibles. L'euro est trop bon marché pour l'économie allemande et trop cher pour l'économie italienne (et française, soit dit en passant !).
Le ministère des finances États-unien a récemment sorti un rapport disant que la Chine n'est pas un manipulateur de valeur. C'est à dire que la Chine ne manipule pas arbitrairement le taux de change externe de sa monnaie. Ce serait pourtant son droit le plus stricte si elle souhaitait le faire, étant donné le lien très étroit qui existe entre le cours d'une monnaie et les exportations. Mais ce serait considéré comme une très mauvaise chose par les ultra-libéraux États-uniens.
Cependant, la Chine a été placée sous observation en même temps que cinq autres pays : le Japon, la Corée du Sud, l'Inde, la Suisse et ... l'Allemagne ! En effet, grâce à l'euro pas cher, l'Allemagne détient le plus gros excédent commercial au monde (329 milliards d'euros), et en particulier 67 milliards d'euro d'excédent avec les Etats-Unis.
Et les Etats-Unis détestent l'idée qu'un pays leur vende plus qu'il n'achète. Donc il faut bien comprendre : l'Allemagne dégage des excédents tellement énormes, que la seule explication envisageable est qu'elle manipule le cours de sa monnaie. Ce qui est vrai d'une certaine façon, grâce au fait que structurellement, l'euro a une valeur située entre celle du Deutschemark et celle de la Lire. Il est donc moins cher que le Deutschemark et plus cher que la Lire.
Comment résoudre ce problème ?
Comme il est dit dans l'article, l'euro est sous-évalué de 11% pour l'Allemagne, et est surévalué de 9% pour l'Italie. En général, pour ajuster le cours d'une monnaie, la banque centrale du pays joue sur les taux d'intérêts ou intervient directement en changeant la valeur de la monnaie.
Mais dans le cas de l'euro :
Quoi qu'elle fasse, la BCE ne pourra contenter l'un des deux pays qu'en mécontentant l'autre.
De plus, quand on regarde la différence de taux entre les bons du trésor à 10 ans de l'Allemagne et de l'Italie, elle n'a fait qu'augmenter ces derniers mois. Alors que techniquement ce taux devrait être le même, étant donné que ces deux pays partagent la même monnaie. Mais le 10-ans italiens a un taux 3.3% plus élevé que l'allemand. Pourquoi ça ? Tous simplement parce que les banques facturent un risque de défaut, c'est à dire qu'elles facturent le risque que l'Italie ne paie pas ses dettes.
Pour savoir de quelle dette il s'agit, il faut se tourner vers le solde TRAGET2 de la balance des paiements courants au sein de la zone euro. Et actuellement, le plus gros créditeur est l'Allemagne, avec 912.4 milliards d'euros de crédit (vous avez bien lu). Vous devinez quel pays est le plus gros débiteur ? L'Italie, avec 389.1 milliards d'euros de débit.
Comme il a été rappelé par la BCE il y a quelques années, si un pays devait quitter la zone euro, il devrait s'acquitter de ses dettes TARGET2 en totalité. Dans le cas de l'Italie, on parle donc de régler une somme de 389.1 milliards d'euros, ce qui correspond à environ 20% de son PIB annuel.
Autant dire que ça n'arrivera jamais.
C'est pour cette raison que les banques appliquent un taux aux 10-ans italiens plus élevé que pour les allemands. Parce qu'elle intègrent la possibilité que l'Italie sorte de l'euro.
Les italiens (ceux qui ont un intérêt à le faire), transfèrent en masse leur argent soit en Allemagne (en prévision du fait que si l'euro explose, la Lire perdra entre 20 et 30%, le Deutschemark gagnera entre 10 et 15%) soit en Suisse italienne.D'ailleurs, rien qu'au cours du seul mois d'août de cette année, le solde TRAGET2 de l'Italie a augmenté de 21.4 milliards.
Les vices de constructions de l'UE apparaissent à nouveau comme insolubles :
L'auteur conclut en exhortant ses lecteurs à retirer leurs avoirs d'Italie au plus vite, avant que celle-ci sorte de l'euro, comme tous les indicateurs semblent le montrer un peu plus chaque jour.
En résumé, cet article est un condensé, certes assez technique, des analyses tenues par Asselineau depuis des années, au sujet de l'inévitable explosion de la zone euro, et du danger mortel à y rester. La France (et les gens qui y vivent) souffre tous les jours un peu plus de son appartenance à l'Union Européenne. Que doît-il se passer pour que les gens agissent ?
Des nouvelles du solde Target2 de l'Allemagne : celui-ci atteint maintenant la coquette somme de 976 266 420 827,17 € !
La Bundesbank affiche d'ailleurs ce nombre sur son site (dernière mise à jour le 30 juin 2018).
Edit : les soldes Target2 de tous les pays sur le site officiel de l'UE.
154 professeurs d'économie allemands signent un appel dans le Frankfurter Allgemeine Zeitung, et appellent à l'ajout dans les traités européens d'une clause de sortie de l'euro.
Le monstre européen prend un sérieux coup dans l'aile. Et c'est sans compter sur la situation inédite en Italie.
Petit à petit, l'idée fait son chemin. L'Italie sortira-t-elle de l'euro avant que la musique ne s'arrête?
Et pendant ce temps en France...
Débat entre Jacques Généreux, Emmanuel Todd et François Ruffin.
Todd et Ruffin montrent bien l'impasse que constitue l'euro (et plus largement la construction européenne). Ce qui n'empêche nullement Généreux de colporter le discours ambivalent et flou de JL Mélenchon.
Je ne connaissait pas trop François Ruffin. Mais là je dois dire que ses interventions sont particulièrement pertinentes et directes.
Et ben voilà! C'était pourtant pas compliqué :-)
Débat diffusé le 04 juillet 2013 dans Arrêt sur Images.
J'ai découvert aujourd'hui ce débat (de 2h) qui est intéressant à plus d'un titre.
D'abord pour les analyses de Jacques Sapir sur la nocivité de l'euro.
Ensuite pour les interventions de Mélenchon. Ce qu'il répond aux questions d'actualité au début est tout à fait exacte. On pourra d'ailleurs noter son revirement sur certaines positions aujourd'hui.
Mais en regardant ce débat, j'ai aussi remarqué plusieurs choses:
1) 99% du temps, Mélenchon est d'accord avec Sapir (et il le dit). Et cependant il fait preuve d'une espèce de blocage psychologique en refusant absolument de prendre en compte ce que dit Sapir, et en soutenant bec-et-ongle l'idée d'un euro du sud. Euro du sud qui ne serait en aucun cas un bienfait pour l'Espagne, l'Italie, le Portugal et la Grèce, du fait notamment des différences de compétitivité (comme le lui dit Jacques Sapir).
Sans parler de sa manie de vouloir se confronter à tout prix avec l'Allemagne. Il arrive quand même à placer dans la même phrase: "On va agresser les Allemands. On veut la paix." Cherchez l'erreur...
2) Il ne répond jamais aux questions et aux sujets abordés. Il mélange des éléments vrais à des éléments totalement hors contexte. Si bien qu'il réussit, avec talent, à noyer le poisson, en usant de procédés rhétoriques qui font que le spectateur a l'impression constante qu'il tourne autour du pot (même s'il affirme à un moment qu'il "ne veut pas tourner autour du pot"). C'est profondément exaspérant, et Daniel Schneidermann est souvent amené à lui demander de clarifier sa position.
3) Quand il est mis au pied du mur par les arguments de Jacques Sapir, il botte en touche à de nombreuses reprises, en disant qu'il n'est pas universitaire, qu'il n'est pas économiste, et qu'il n'a "pas pu étudier la question". Et alors que l'honnêteté intellectuelle devrait amener à reconsidérer un minimum sa position, il n'en fait rien et persiste dans son discours évoqué au point 1.
4) C'est un européen convaincu, et il le dit. Et défendant cette idée, il donne l'impression d'être piégé dans son discours: d'un côté il fait des constats vrais et argumentés sur la déliquescence de la société (modèle social, chômage, inégalités...), mais d'un autre côté il défend le système européen (et en particulier ici l'euro) qui crée et renforce ces problèmes. Quand Jacques Sapir dit très clairement que l'euro est une mauvaise chose et qu'il faut en sortir, Mélenchon acquiesce. Mais quelle est sa solution? Créer un autre euro, balayant les arguments de l'économiste. C'est un peu à se taper la tête contre le mur.
5) Il fait planer, vers la fin de l'émission, le spectre de la guerre entre les nations en Europe, pour justifier son refus de quitter l'UE et l'euro. Spéculation gratuite et à caractère anxiogène.
Bref. Même si cette émission a presque 5 ans, le discours de Mélenchon n'a pas fondamentalement changé. Toujours aussi ambigu et peu clair sur la question européenne, il est pourtant parfaitement capable de donner des réponses limpides et précises, comme le montrent les premières minutes de la vidéo. Je me demande vraiment ce qui le retient tant à propos de l'UE et l'euro, pour en venir à ignorer les faits économiques et à faire la politique de l'autruche, tout en proposant un remède qui ne résoudra en rien les problèmes qu'il dénonce à juste titre.
Note: l'étude de la fondation Res Publica est ici http://www.fondation-res-publica.org/etude-euro/
Une mise au point de Jacques Sapir.
A sortir à tous les prophètes de l'apocalypse...
Bon alors j'avais rédigé un truc chiadé en citant des passages de l'article et en apportant des contre-arguments, mais le timeout m'a supprimé tout.
Donc je vais faire court parce que ça m'a gonflé.
Cet article est un concentré de clichés et de contre-vérités émises par rien moins que le gouverneur de la Banque de France. Il devrait figurer comme modèle d'argumentaire européiste.
Je referai peut-être un débunkage un autre jour.