Écrit un imbitable mur de texte en s'adressant à l'autrice d'un texte sur le genre en la genrant au masculin, sur la base d'une « information médicale » qui donc ne la concerne aucunement
Non @Lou, @Chlouchloutte est une femme (et aussi l'une de mes amies) et la connaissant bien, je sais qu'elle considère que le mot "auteur" est un terme qui peut être utilisé pour un homme ou pour une femme. C'est le cas classique de la langue française où les professions sont masculines mais les secteurs d'activité féminins, par exemples :
- Un médecin, la médecine
- Un peintre, la peinture
- Un pâtissier, la pâtisserie
- Un agriculteur, l'agriculture
- Un juge, la justice
- etc
Si l'on féminise les professions, alors il faudrait rendre masculinisable les secteurs d'activité d'un point de vue purement féministe qui vise à atteindre l'égalité parfaite. Bref, mon point est de dire qu'il n'y a que ceux (celleux ?) qui sont au fait de l'écriture inclusive et qui savent la manier qui auraient utiliser le terme "autrice" pour parler de Julia Serano. Il ne faut pas faire de procès d'intention.
Invente une « définition principale » du mot genre à base de traduction linguee comme si le mot « sex » n'existait pas en anglais
Le mot "sex" existe effectivement en anglais et le mot "gender" aussi, sauf que le mot "genre" en français est un faux ami. Je ne vois pas trop où tu veux en venir surtout que @Chlouchloutte précise bien :
Mais bon, on conviendra que c’est plus pratique de traduire [gender] par genre, et de parler de construction de genre, en tant que construction de catégorie sociale.
Bref, tout ça c'est encore de la forme.
Compare la transidentité au cancer
Non @Lou, @Chlouchloutte compare le coming-out de dire à ses proches que l'on est transexuel, c'est-à-dire de dévoiler quelque chose d'important pour soi à quelqu'un autre, au fait de dire à ses proches qu'on a un cancer. Ce n'est pas la transexualité qui est comparée au cancer, c'est l'action de dévoiler quelque chose d'important qui est mise en avant ici, l'analogie repose sur ça et rien d'autre. Pour le coup tu interprètes transformant @Chlouchloutte en ce qu'elle n'est pas, désolée.
Oui c'est tout j'ai pas de chute, j'ai pas le temps de décortiquer des essais long comme mon bras sur pourquoi les gens se défendent d'être des ordures alors qu'iels sont incapable du respect le plus élémentaire.
Le respect le plus élémentaire est une notion hyper-personnelle, encore une fois j'ai des amis avec qui, si je commande une bière lorsqu'ils sont à la même table que moi, est un manque profond de respect pour eux. Je pense que tu comprends que @Chlouchloutte n'a pas les mêmes codes que toi quand elle écrit quelque chose, ce que toi tu interprètes comme un manque de respect ne l'est pas du tout et vise encore moins à nuir.
Par contre, et je parle pour moi, écrire à quelqu'un qu'on ne connait que de ses quelques textes qu'il se "défend d'être une ordure", en sous-entendant qu'il l'est en réalité, c'est une insulte directe et un manque cruel de respect tu sais.
Voilà, c'était pour apporter un peu plus de recule car ça partait à vau-l'eau.
Maintenant, et je te dis toujours cela à titre personnel, @Lou tu n'as répondu à @Chlouchloutte que sur sa forme, tu dis que tu n'as pas le temps de décortiquer des essais long comme ton bras mais cela sous-entends que tu le pourrais.
J'aimerai te présenter une caricature de personnage pour te montrer comment ta réponse est interprétable. Imagine que quelqu'un te dise : "Nan mais tu as tort et ce que tu dis fait de toi une ordure, je pourrais très bien expliquer et démontrer facilement à tout le monde pourquoi tu as tort et en quoi t'es une ordure... Oui je le pourrais... Mais je n'ai pas le temps... Mais je le pourrais... C'est vraiment juste que je n'ai pas le temps..."
@Lou je sais très bien que tu n'es pas comme ça, je sais très bien que tu dois répéter encore et toujours les mêmes choses et que c'est épuisant (pour info je dois te lire depuis presque une dizaine d'années, la première fois que je t'ai rencontrée c'est quand tu parlais d'une relation polyamoureuse que tu entretenais à l'époque où tu postais encore sous le pseudo Alda si ça t'aide à remettre les choses dans leur époque. Et bien que je ne sois pas toujours d'accord avec toi, je n'ai jamais arrêté de te lire).
Ce que je veux exprimer par ma caricature c'est que ce sont les grandes divas qui réagissent comme cela, et ces personnalités suscitent très peu voire pas du tout l'adhésion. Ta cause doit être plus importante alors courage.
Sinon vos deux écrits sont incroyables, j'éprouve encore plus le besoin de réfléchir après ce que toutes les deux vous venez de poster, merci les filles !
Quand on pèse entre 30 Kg et 40 Kg de moins qu'un homme il existe quelque chose qui vous traverse l'esprit : le fait que vous ne pourrez pas vous défendre en cas de problème. Ajoutez des talons et une jupe serrée et impossible alors de s'enfuir, alors oui quand je rentre dans des toilettes publics, je regarde les gens qui s'y trouvent par précaution, ceci incluant leur apparence ; d'où mon "je me serai faite avoir" au sens, je l'aurai prise moi aussi pour un homme et donc que j'aurai penser me trouver dans une situation potentiellement dangereuse pour moi. @Lou je ne sais pas si tu connais ce sentiment mais il sait être pétrifiant quand il veut !
Après cela n'implique pas que j'aurai empêcher Eloise d'utiliser les toilettes puisque je serai sûrement sortie immédiatement (ça m'est déjà arrivé), ce n'aurait pas été contre elle mais pour me protéger moi (bienvenue dans les bars/boites de Paris avec des mecs bourrés qui ne vous laissent pas le temps de réagir).
Maintenant il y a un vrai problème : on ne peut pas créer une safe-space mondiale. Chacun à sa vision des choses et chacune de nos actions est une "micro-agression" potentielle pour quelqu'un d'autre (ce qui fait que ce concept s'invalide par lui-même d'ailleurs).
Prenons quelques exemples :
- Me voir manger du porc ou boire de l'alcool est une agression pour certains musulmans.
- Me parler ou voir mes cheveux est une agression pour certains mormons.
- Me voir manger de la viande est une agression pour certains végans.
- La surprise des autres de voir Eloise utiliser les toilettes des filles est une agression pour Eloise.
- Autoriser des hommes biologiques, qui sont à présent des femmes, à concourir dans des compétitions sportives dédiées aux femmes est une agression pour certaines sportives qui se sont entraîner toute leur vie (en rapport à l'actualité récente et au post d'@Animal).
C'est fun la magie de la contradiction d'intérêts et des cultures n'est-ce pas ?
Et ce ne sont là que quelques exemples... Nous ne pourrons pas passer le Rubicon ! Donc aménager nos infrastructures pour rendre l'impact de ces "micro-agressions" moins fort et éduquer les populations sont deux premiers pas mais ça ne résoudra jamais le problème totalement, ja-mais.
Alors oui, il y a majoritairement des hommes et des femmes qui se pensent hommes ou femmes et qui sont hétéros dans nos sociétés et c'est ni bien ni mal, c'est juste une conséquence heureuse pour notre espèce. Et oui cela créé une norme et oui ne pas coller à la norme pose problème pour ceux qui ne collent pas à cette norme, mais encore une fois quelle légitimité a le petit nombre à faire changer le plus grand nombre ? En contre-partie, le plus grand nombre se doit de faire de son mieux pour aider ceux qui ne rentrent pas dans les clous mais c'est intrinsèquement le problème d'être hors-norme, les infrastructures normalisées ne pourront jamais convenir totalement ; et c'est un non-sens que de vouloir normalisé les radicaux libres (je ne savais pas comment qualifier la chose, c'est le seul terme qui me soit venu #BienVeillance).
Mais tout ce que je viens d'écrire ici et a fortiori nos deux derniers échanges ne servent à rien en réalité car il y a une chose que seul toi @Lou tu peux faire, ici et maintenant :
- J'accepte de dire que j'ai écrit de la merde.
- J'admets et je comprendre que je me suis trompée.
- J'entends volontiers renier sur mon droit à me sentir en sécurité car le droit à une vie décente des autres est plus important.
=> Donc s'il te plaît, toi qui fus si acerbe vis-à-vis de ma proposition, je te le redemande : qu'elle serait la meilleure des solutions selon toi ?
Parce qu'après avoir posté là que ça fait 24 bientôt 25 ans que les mêmes problèmes existent encore et toujours avec les toilettes publics, j'apprécierais un peu plus qu'une simple critique qui a fait de moi une sorte de nazi, hypocrite et transphobe si tu veux, d'autant que j'essayais vraiment de bien faire et pour le coup j'étais totalement d'accord avec toi : ce que vit Eloise n'est pas normal !
Dit autrement, offrir une proposition bien meilleure qui corrigeait les problèmes inhérents à la mienne aurait été bien plus efficace en terme de temps, d'énergie et de ralliement à ta cause que juste me tirer dessus en mode troll qui tape des points Godwin pour le lulz, je t'invite sincèrement à y réfléchir... Et puis pas besoin de t'enrouler dans la couverture pleine du pipi du chat, ça priverait ton chat de sa couverture.
@Lou je comprends que cette cause te touche profondément mais je ne m'attendais pas à une remarque aussi vive.
Je fais partie de celles et ceux qui considèrent que ce n'est pas normal tout ce qu'Eloise endure, et je fais aussi partie de celles et ceux qui pensent qu'il faut aider des personnes comme Eloise à mieux vivre leur quotidien et à mon échelle j'ai imaginé une solution que j'ai volontairement appelée "un petit début" car je sais pertinement qu'elle ne résoudra pas tout.
Il faut aussi comprendre que ton jugement, ta morale et ton sens de la justice sont tout aussi important que ceux des autres. Je vais essayer de te donner un exemple.
@Amina (qui ne post plus depuis 4 ans) est une très bonne amie à moi, mais elle est de confession musulmane et porte le hijab. Dans sa pratique de la religion être seule avec un homme qui n'est pas son mari est impensable et partager un lieu aussi intime que le sont des toilettes avec une femme dont l'apparence est masculine ou un homme dont l'apparence est féminine rentrera en totale confrontation avec sa culture, ses croyances et son mode de vie.
Je l'ai déjà vu retirer son hijab lorsqu'elle était dans les toilettes du bureau pour mieux le remettre, si elle l'a fait c'est parce qu'elle était entourée de femmes et qu'elle se sentait en confiance. Du coup que dit-on aux femmes comme mon amie ? Parce qu'elle ne va pas renoncer à 35 ans de religion pour des inconnus. Ses droits d'exister et de vivre sont tout aussi importants que ceux d'Éloise et il faut concilier les deux.
Quand j'ai proposé de séparer en trois des toilettes qui étaient déjà séparés en deux, c'était parce que je considère qu'il y a au moins trois catérogies, les femmes, les hommes et les mixtes. À aucun moment je n'ai parlé de normalité ou d'anormalité (tu écris carrément "sous-humains", sic), bref c'est toi qui intègre cette description violente et humiliante par accumulation de sophismes :
- L'appel à l'émotion via le point Godwin.
- La pente savoneuse avec le gardien de l'ordre sexué qu'on pourrait ensuite armer.
- L'homme de paille en imaginant des propos tenus par personne en parlant de "sous-humains".
Je ne vois ici que des gens, certains qui ont le besoin de se sentir en sécurité avec ceux d'apparence similaire et de même sexe biologique, d'autres qui n'ont pas ce besoin et d'autres qui n'ont malheureusement pas le choix. Il n'y a pas de solutions miracle. Ceux qui n'ont pas le choix de cette situation pourront toujours choisir les toilettes mixtes ou non-mixtes à leur convenance avec les avantages et les inconvenients des deux cas, mais on ne peut pas imposer un mode de vie à 99,9% des gens pour 0,1% des autres. L'orientation sexuelle de chacun est toute aussi importante que la relgion des autres si tu veux.
Bref, le coup du triple toilettes ne fonctionne pas bien, oui et je veux bien l'admettre mais alors qu'elle serait la meilleure des solutions selon toi ? On zigouille tous les non-trans pour que ces derniers vivent mieux sans leurs oppresseurs ? (Ça c'est un bel homme de paille, juste histoire de te montrer qu'un sophisme n'est pas aggréable dans une discussion et surtout qu'il n'aide en rien à convaincre).
Edit : correction de fautes.
@Lou : merci d'avoir pris le temps de me lire et me répondre.
Mon exemple était mal conçu car c'est moi qui y ait introduit un biais basé sur la couleur, mea maxima culpa. Aussi permet-moi d'amender légèrement ton résumé qui est très bien formulé :
Basiquement Antichesse dit « Ce n'est pas raciste, c'est juste que la chaîne de décision qui a mené au développement de cet algorithme considère les riches comme la population par défaut et n'en a rien à foutre des pauvres. »
Ce qui est la définition même des inégalités de classes en fait.
Après je ne connais pas la topologie des USA en termes de répartition des richesses en fonction de la couleur, de la religion ou encore du sexe et de l'âge, mais il y a fort à parier que les noirs ne fassent pas partie des plus riches en moyenne (outil des mathématiques qui écrase/déforme forcément le réel).
Je sais que je l'avais déjà dit mais je crois autant au "racisme systémique" qu'en "la main invisible du marché". Ce sont des leurres qui détournent le regard des "vrais" problèmes :
- Concentration de tout (pouvoir, richesse, célébrité, réseau, influence, etc).
- Absence totale de démocratie (le droit d'élire remplace le droit de voter les lois).
- Corruption partout où elle est nécessaire (pour pérenniser les deux points précédents).
Le prisme construit à partir de la notion de racisme systémique, dès qu'il s'appose devant notre regard, nous empêche de percevoir une caste cosmopolite dans laquelle couleur de peau, religion, orientations politique ou sexuelle n'ont pas d'importance et qui pourtant décide du sens du monde : celle qui se partage l'argent.
Les plus grandes avancées n'ont jamais été réalisées par des luttes blancs vs noirs mais bien par des luttes riches vs pauvres. Le combat doit être vertical et non horizontal et le comprendre collectivement fera la différence entre guerre civile et révolte AMHA.
Un exemple simple : admettons que l'algorithme dont nous parlions soit "raciste", admettons que l'organisation de l'entreprise était telle qu'elle ne pouvait mener qu'au développement d'un tel algorithme. Que se passerait-il alors si nous découvrions que chacune des personnes ayant contribué directement ou indirectement à ce logiciel était noire ? Ou à défaut que parmi ces personnes il existait un ensemble de "non-blancs" non négligeable voire majoritaire ? Dans ce cas de figure, la thèse du racisme systémique ne fonctionnement pas, par contre l'analyse marxiste/trotskiste fonctionne encore et toujours...
Le seul problème systémique en lequel je crois s'appelle le capitalisme, c'est-à-dire le droit d'accumulation illimité ; et si j'y crois c'est parce que ce dernier est inscrit noir sur blanc dans nos textes de loi.