Débat diffusé le 04 juillet 2013 dans Arrêt sur Images.
J'ai découvert aujourd'hui ce débat (de 2h) qui est intéressant à plus d'un titre.
D'abord pour les analyses de Jacques Sapir sur la nocivité de l'euro.
Ensuite pour les interventions de Mélenchon. Ce qu'il répond aux questions d'actualité au début est tout à fait exacte. On pourra d'ailleurs noter son revirement sur certaines positions aujourd'hui.
Mais en regardant ce débat, j'ai aussi remarqué plusieurs choses:
1) 99% du temps, Mélenchon est d'accord avec Sapir (et il le dit). Et cependant il fait preuve d'une espèce de blocage psychologique en refusant absolument de prendre en compte ce que dit Sapir, et en soutenant bec-et-ongle l'idée d'un euro du sud. Euro du sud qui ne serait en aucun cas un bienfait pour l'Espagne, l'Italie, le Portugal et la Grèce, du fait notamment des différences de compétitivité (comme le lui dit Jacques Sapir).
Sans parler de sa manie de vouloir se confronter à tout prix avec l'Allemagne. Il arrive quand même à placer dans la même phrase: "On va agresser les Allemands. On veut la paix." Cherchez l'erreur...
2) Il ne répond jamais aux questions et aux sujets abordés. Il mélange des éléments vrais à des éléments totalement hors contexte. Si bien qu'il réussit, avec talent, à noyer le poisson, en usant de procédés rhétoriques qui font que le spectateur a l'impression constante qu'il tourne autour du pot (même s'il affirme à un moment qu'il "ne veut pas tourner autour du pot"). C'est profondément exaspérant, et Daniel Schneidermann est souvent amené à lui demander de clarifier sa position.
3) Quand il est mis au pied du mur par les arguments de Jacques Sapir, il botte en touche à de nombreuses reprises, en disant qu'il n'est pas universitaire, qu'il n'est pas économiste, et qu'il n'a "pas pu étudier la question". Et alors que l'honnêteté intellectuelle devrait amener à reconsidérer un minimum sa position, il n'en fait rien et persiste dans son discours évoqué au point 1.
4) C'est un européen convaincu, et il le dit. Et défendant cette idée, il donne l'impression d'être piégé dans son discours: d'un côté il fait des constats vrais et argumentés sur la déliquescence de la société (modèle social, chômage, inégalités...), mais d'un autre côté il défend le système européen (et en particulier ici l'euro) qui crée et renforce ces problèmes. Quand Jacques Sapir dit très clairement que l'euro est une mauvaise chose et qu'il faut en sortir, Mélenchon acquiesce. Mais quelle est sa solution? Créer un autre euro, balayant les arguments de l'économiste. C'est un peu à se taper la tête contre le mur.
5) Il fait planer, vers la fin de l'émission, le spectre de la guerre entre les nations en Europe, pour justifier son refus de quitter l'UE et l'euro. Spéculation gratuite et à caractère anxiogène.
Bref. Même si cette émission a presque 5 ans, le discours de Mélenchon n'a pas fondamentalement changé. Toujours aussi ambigu et peu clair sur la question européenne, il est pourtant parfaitement capable de donner des réponses limpides et précises, comme le montrent les premières minutes de la vidéo. Je me demande vraiment ce qui le retient tant à propos de l'UE et l'euro, pour en venir à ignorer les faits économiques et à faire la politique de l'autruche, tout en proposant un remède qui ne résoudra en rien les problèmes qu'il dénonce à juste titre.
Note: l'étude de la fondation Res Publica est ici http://www.fondation-res-publica.org/etude-euro/
Marine Le Pen refuse obstinément de répondre aux questions qui lui sont posées à propos de son projet concernant l'Union Européenne.
Je rappelle que la propagande journalistique fait croire à tout le monde qu'elle souhaite sortir de l'Union Européenne.
Mais quand les journalistes la mettent (enfin) devant ses contradictions, elle use de toutes les pirouettes possibles pour éluder les questions. Pire: elle retourne la situation en s'en prenant aux journalistes eux-même!
ATTENTION: cette vidéo peut provoquer un stress intense pour quiconque est familier de la langue de bois...
8 minutes de déclarations contradictoires de Mélenchon.
Ca fait réfléchir hein...
Un article qui résume très bien la toxicité de l'Union Européenne ainsi que son caractère anti-démocratique.
Tout y est, ou presque.
Bon alors j'avais rédigé un truc chiadé en citant des passages de l'article et en apportant des contre-arguments, mais le timeout m'a supprimé tout.
Donc je vais faire court parce que ça m'a gonflé.
Cet article est un concentré de clichés et de contre-vérités émises par rien moins que le gouverneur de la Banque de France. Il devrait figurer comme modèle d'argumentaire européiste.
Je referai peut-être un débunkage un autre jour.
Merci Le Monde!
Je reprends ici le chapo de l'article, qui à lui seul résume bien l'ambiance anti-démocratique qui règne au sein de l'UE:
"Faute d’entente entre les Etats membres, la Commission devra décider si elle autorise la culture de deux nouvelles variétés de maïs transgéniques sur le sol européen."
Je rappelle que les membres de la Commission Européenne ne sont élus par personne.
Autrement dit, quand les 28 locataires d'un immeuble n'arrivent pas à se mettre d'accord sur la couleur de la cage d'escalier, c'est le syndic qui tranche.
L'article rappelle à de nombreuses reprises qu'un accord à ce sujet entre les pays de l'UE est impossible.
Un article court mais qui résume bien la situation à la veille des élections présidentielles françaises.
Court extrait:
"En période électorale, il est souvent question de « réorienter » l’Union européenne. Le dessein est louable, mais autant être instruit par... l’expérience. Elle permet d’identifier ceux sur qui mieux vaudrait ne pas compter. Afin de s’épargner une nouvelle désillusion sur un front dont pourtant presque tout le reste dépend."
Tout est là.
Je rappelle que pour "réorienter" l'UE (ou "changer" l'UE), il faut l'unanimité des 28 pays membres afin de modifier les traités (TFUE et TUE). Sans compter la ratification de ces changements par les 28 gouvernements.
Je rappelle qu'une grosse partie du droit applicable en France vient directement des bureaux de la commission européenne.
C'est à ça que fait référence Halimi. Si un candidat vous parle de son programme, il faut en premier lieu regarder sa stratégie par rapport à l'UE. S'il veut y rester (Hamon, Fillon, Le Pen), la changer, la modifier, la scinder en deux (façon Mélenchon), ou même la renforcer (Macron), alors rien ne changera.
RIEN!