Je discutais du droit à la prise de parole publique des enseignants avec une proviseure de lycée il y a deux-trois mois. Celle-ci me disait qu'il était inconcevable qu'un prof puisse s'exprimer librement même en dehors de ses cours, sur des sujets politiques. Je fus profondément choquée puis je me suis rappelée cette citation :
L'école sera l'antichambre de la caserne.
Jules Ferry
Alors je me suis dite qu'elle tenait parfaitement son rôle de gardienne du pouvoir en place. Salaire élevé, capacité à accumuler les pouvoirs au sein de son établissement (législatif, judiciaire et exécutif), bref qu'elle a du sans même s'en apercevoir, subir un conditionnement.
Et arrive cet Article 1 : les enseignants n'ont plus le droit de critiquer ni leur hiérarchie, ni l'état.
En d'autres termes, ils viennent de perdent intégralement leur liberté d'expression (même après qu'ils n'exercent plus ? Je n'ai pas vérifié jusqu'où porte cet article mais l'obligation de réserve peut perdurer jusqu'à la mort).
Ce qui fait d'eux dans notre société quelque chose de particulier, mais pas des citoyens puisqu'ils ne disposent plus d'une liberté fondamentale.
Je pense qu'il est du devoir de chaque citoyen de lire ce texte du comité central de la Garde nationale, prononcé à la fin des évènements de la Commune, moment où la Démocratie a fût abattue sans transiger par l'oligarchie en place.
« CITOYENS
Notre mission est terminée: nous allons céder la place dans votre Hôtel-de -Ville à vos nouveaux élus, à vos mandataires réguliers. Aidés par votre patriotisme et votre dévouement, nous avons pu mener à bonne fin l'œuvre difficile entreprise en votre nom. Merci de votre concours persévérant ; la solidarité n'est plus un vain mot : le salut de la République est assuré. Si nos conseils peuvent avoir quelque poids dans vos résolutions, permettez à vos plus zélés serviteurs de vous faire connaître, avant le scrutin, ce qu'ils attendent du vote aujourd'hui.
CITOYENS Ne perdez pas de vue que les hommes qui vous serviront le mieux sont ceux que vous choisirez parmi vous, vivant votre propre vie, souffrant des mêmes maux. Défiez-vous autant des ambitieux que des parvenus ; les uns comme les autres ne considèrent que leurs propres intérêts et finissent toujours par se considérer comme indispensables. Défiez-vous également des parleurs, incapables de passer à l'action ; ils sacrifieront tout à un discours, à un effet oratoire ou à un mot spirituel. Évitez également ceux que la fortune a trop favorisés, car trop rarement celui qui possède la fortune est disposé à regarder le travailleur comme un frère. Enfin, cherchez des hommes aux convictions sincères, des hommes du Peuple, résolus, actifs, ayant un sens droit et une honnêteté reconnue. Portez vos préférences sur ceux qui ne brigueront pas vos suffrages ; le véritable mérite est modeste, et c'est aux électeurs à choisir leurs hommes, et non à ceux-ci de se présenter. * Nous sommes convaincus que, si vous tenez compte de ces observations, vous aurez enfin inauguré la véritable représentation populaire, vous aurez trouvé des mandataires qui ne se considèreront jamais comme vos maîtres. »
— Hôtel-de-Ville, 25 mars 1871, le comité central de la Garde nationale
Contactez votre député.
Ça recommence... Les Oligarques tentent de faire passer des lois liberticides après une opération psychologique (Bataclan)... C'est moche, il faut de nouveau les harceler pour qu'ils se calment (mail il faut être nombreux).
Le mail à envoyer :
Madame/Monsieur,
Je souhaite vous interpeller concernant le projet de Loi portant, entre autres, sur la prolongation de l'état d'urgence, sur lequel vous devrez vous prononcer le 19 et 20 Novembre. Étant citoyen dans le département dont vous êtes parlementaire, je suis persuadé que vous apporterez l'attention nécessaire à ce courrier.
Je m'indigne de l'atteinte inacceptable aux libertés et à nos valeurs fondamentales que ce projet de Loi porte. Alors même que nous devons défendre nos valeurs de Liberté, d'Égalité et de Fraternité, ce projet de Loi propose de suspendre, pour une durée que j'estime particulièrement excessive, ainsi que d'étendre des mesures particulièrement liberticides à des personnes dont "il existe des raisons sérieuses de penser que son comportement constitue une menace pour la sécurité et l’ordre publics", sans pour autant préciser ce qu'on entend par "sérieux". Y a-t-il des raisons sérieuses de penser qu'un syndicat constitue une menace à l'ordre public ? Y a-t-il des raisons sérieuses de penser qu'une association contre le racisme constitue une menace pour l'ordre public ? Y a-t-il des raisons sérieuses de penser qu'une association de motard constitue une menace pour la sécurité ?
Durant les 3 jours de cet état d'urgence, plus de 400 perquisitions ont été menées, avec des résultats très mitigés. Ce constat ne peut nous amener qu'à deux conclusions : soit nous n'avons rien fait de sérieux depuis 11 mois, soit nous faisons n'importe quoi depuis 3 jours. Dans le premier cas, il est n'est pas acceptable ni raisonnable de penser qu'un changement de législation permettra de résoudre le problème. Dans le deuxième cas, il n'est pas acceptable mais excessivement dangereux de prolonger cet état d'exception pendant plusieurs mois. Dans tous les cas, ce projet de Loi doit être refusé.
Je refuse que nous continuions le travail de ces terroristes. Nous devons réaffirmer nos valeurs, en apportant plus de Liberté, plus d'Égalité, plus de Fraternité. Pas les enterrer avec nos victimes.
Dans l'attente de votre réponse, je vous prie d'agréer l'expression de ma respectueuse considération.
Je me le met sous le coude
Page d'accès aux textes adoptés par l'Assemblée Nationale
Très costaud cet examen, surtout pour des petits en CM2. Je pense qu'il s'agit bien là d'une preuve que le système éducatif s'est effondré sur l'enseignement des bases et espérant que le reste compenserait les pertes.
Les 18 députés présents sur les 577 absents ont voté une loi encore plus liberticide pour les droits de la défense. Un conseil, fermez-là si vous êtes en garde à vue, mais je veux dire VRAIMENT !
La petite phrase de Mitsu résume toute ma pensée de nos "chers élus" à l'Assemblée Nationale : "'J'en peux plus. J'en peux plus de ces fous furieux".