Globalement la réforme est une bonne chose sauf sur un point qui pèse lourd à mes yeux.
Associons cette phrase :
Les Cubains ont approuvé à plus de 66% par référendum un nouveau Code de la famille qui légalise [...] la gestation pour autrui [...].
A celle-ci :
Il y a plus d'un an, en juillet 2021, des manifestations historiques aux cris de "Nous avons faim" et "Liberté" ont également secoué l'île.
En un an, la situation des Cubains n'a pas changé en terme de famine et de pauvreté. Que se passera-t-il donc à votre avis pour toutes ces femmes à qui la GPA s'adresse ?
Est-ce les femmes les plus aisées qui vont vendre leur ventre, réduire leur espérance de vie, augmenter le nombre de séquelles d'une grossesse (ie. varices, hémorroïdes, incontinence, rééducation complète des abdominaux, des dorsos et du périnée, etc) puis se taper post-partum sur post-partum pour quelques deniers ?
Je vois en la GPA une mesure de plus commanditée par des bourgeois (hommes et femmes) ainsi que des homos et des trans (tout aussi bourgeois a priori), leur permettant de soumettre d'avantage les plus faibles parmi nous et d'acheter nos corps pour leur bon plaisir.
Ces gens s'imaginent que la grossesse est une joie et que de toute façon, les souffrances physiques ou psychologiques qui en découlent peuvent se compenser avec des billets.
Mais heureusement, la misère ambiante va favoriser "naturellement" ce marché dont les premiers clients seront assurément des étrangers asiatiques, européens ou américain, mais certainement pas cubains...
En somme, une mesure pensée par et pour le bonheur d'odieux connards qui n'en ont rien à foutre de nous.
La GPA n'est pas du tout un progrès. D'une manière générale changement ne veut pas dire progrès, c'est de la novlangue ça. Et quoi qu'il arrive, la commercialisation de nos organes internes n'est pas une avancée, c'est une régression des plus abjectes.
Encore et toujours ce sont nous qui trinquons et c'est la raison pour laquelle je suis certaine à présent que le féminisme intersectionnel a pour but de tuer le (vrai) féminisme. Tout se fait au profit des hommes qu'ils soient de ceux qui s'assument ou de ceux qui prétendent être des femmes.
@Sebsauvage je comprends ce que tu veux dire quand tu écris ceci :
La PMA a été votée au parlement: Elle sera enfin accessibles à toutes les femmes. Je vois les homophobes déchainer leur haine et leur dédain sur les réseaux sociaux. Il se trouve que ce sont généralement des croyants intégristes. Je sens que je n'ai pas fini de les troller avec ça: https://sebsauvage.net/galerie/photos/Bordel/mili/jesus-gpa.png
Mais c'est oublier qu'il y a des athées, des agnostiques et des gens bien de gauche qui se posent vraiment la question de la Procréation Médicalement Assistée (PMA) pour d'autres raisons que la simple caricature "GNé C'eST DiEu QuI VEuT PÂaaaaas".
Je vais essayer de résumer cet autre point de vue :
Si la Procréation Médicalement Assistée est autorisée pour les couples lesbiens, alors à cause principe d'égalité des traitements des couples mariés devant la Loi, il devient nécessaire de permettre aux couples gays de pouvoir avoir des enfants hors adoption ; et l'unique solution technique face à cela s'appelle la Grossesse Pour Autrui (GPA).
Or la GPA revient à ni plus ni moins que de commercialiser encore un peu plus le corps des femmes ; évidemment il s'agira des femmes les plus pauvres, les plus précaires et les plus démunies de notre société. A priori ce ne sont pas les filles Bettencourt, Arnaud ou Dassault qui vont sacrifier leur corps sur l'autel du bonheur des autres.
Et même si idéologiquement, l'on parvient à se dire que vendre son ventre c'est finalement quelque chose de normal, c'est ne pas prendre en considération les sentiments que nous développons envers l'enfant que nous portons durant notre grossesse ; mais je sais bien qu'il est difficile pour des hommes blancs-cis-valides homos ou hétéros de comprendre ça.
En ce sens, il s'agit bien là d'un combat féministe doublé d'un problème de lutte de classe : le souhait de protéger les femmes et les pauvres d'une exploitation encore plus grande de leur corps et de leurs vies.
Mais en sus, il y a un second problème : la posture idéologique qu'il est normal de faire commerce de nos organes et de nos gamètes.
Je m'explique, des différents projets de loi que j'ai suivi (mais d'assez loin par manque de temps, donc je peux me tromper), tous contenaient le même principe : l'impossibilité pour l'enfant de retrouver son père biologique. C'est-à-dire l'interdiction organisée par la Loi de retrouver ses origines. Ce n'est pas pareil que d'être un enfant illégitime issu d'un coup d'un soir et qui, par malchance, ne pourra pas savoir. Non, là il est tout à fait possible de le lui dire, mais pour ne pas blesser les sentiments des hyper-sensibles, l’État privera l'enfant d'un droit fondamentale : savoir qui on est et d'où l'on vient.
Je pense qu'il s'agit ici d'un projet politique qui vise à déconstruire le concept même de famille nucléaire pour lui substituer le concept de "famille choisie" ou "famille composée".
Et le capitalisme étant ce qu'il est, il va se développer un marché formidable des "meilleurs donneurs" ou les gamètes des meilleurs profils/papas seront vendus aux plus offrants, et où il ne sera plus du tout intéressant pour les hommes de se marier à des femmes, et où il ne leur sera plus nécessaire de s'occuper de leur progéniture.
C'est une toute autre société que celle que nous connaissons, et a première vue celle-ci me déplaît assez. Mais encore une fois, pour des hommes-cis-blancs-valides-hétéros ou gays ça n'est pas trop leur problème...
Aparté : Pour ceux qui pensent qu'il s'agit ici du sophisme de la pente savoneuse, je vous invite à découvrir (ou redécouvrir) le principe de la fenêtre d'Overton car la PMA va justement faire glisser cette fenêtre sur le moyen/long terme, et conséquemment modifier la posture de la société par rapport à ces questions.