En général, les gens qui se revendiquent antifascistes me font un peu peur, tout comme les skin-heads et ceux qui se revendiquent de l'extrême-droite (genre les mecs qui se pensent de la race supérieure et tutti quanti si vous voulez). En y réfléchissant un peu, j'ai réalisé deux choses :
1) Qu'ils m'effrayaient parce que je les assimilais aux Black Blocs.
2) Qu'à chaque fois que le terme était utilisé, c'était souvent pour du reductio ad hitlerium.
Mais peu importe, à force de lire @Neko, je me suis dit que j'allais chercher une vraie définition de ce qu'était l'antifascisme et donc je suis allée sur Wikipédia :
L'antifascisme est l'opposition organisée au fascisme et, plus largement, à l'extrême droite1.
Il prend forme dans les années 1920 et se développe conséquemment à la montée du fascisme en Europe. Il a connu un très fort développement au cours des années 1930, étant à l'origine de la formation des Fronts populaires Ce lien renvoie vers une page d'homonymie, puis pendant la Seconde Guerre mondiale au sein des résistances contre les dictatures fascistes et nazies ainsi que contre les régimes de collaboration.
En dehors de la lutte contre les régimes se réclamant du fascisme proprement dit, l'antifascisme ou le terme d'antifascisme a très tôt été utilisé par des partis communistes pour combattre leurs adversaires politiques, proches ou lointains sur le plan idéologique, voire tout opposant critique. Cette instrumentalisation de la lutte dite « antifasciste » a été analysée et critiquée par de nombreux intellectuels et historiens2.
L'antifascisme peut également désigner dans une acception plus large une idéologie tendant à s'opposer aux mouvements populistes.
Cette définition me semble claire, elle aborde même l'origine du mouvement et je n'ai rien à y redire, je m'en sens carrément proche d'ailleur, sauf peut-être le dernier paragraphe car je ne sais pas ce qu'est "un mouvement populiste". Si cela signifie "mouvement institué par le peuple" alors aucun problème pour moi (rappel : le peuple est ce sur quoi le pouvoir s'exerce). Si cela signifie "mouvement institué en manipulant le peuple", alors oui j'ai un problème avec le populisme.
Et puis il y a ce passage qui traduit également ma perception de l’antifascisme, mais cette fois-ci dans ce que nous constatons au 21-ième siècle (les passages graissés sont de moi) :
Pour Pierre-André Taguieff, l'antifascisme, « pur produit de la propagande soviétique [...] est devenu, à partir des années 50, une machine de guerre idéologique qui a prospéré dans les démocraties occidentales. Il s’est ainsi diffusé, après la Seconde Guerre mondiale, dans les représentations politiques d’une grande partie de la gauche française. » Selon lui, le plus grand « tour de passe-passe » de la gauche, « est d’avoir réussi à faire persister le discours antifasciste dans l’espace public malgré l’absence de fascisme réel. L’antifascisme s’est révélé être un formidable levier d’illégitimation des opinions divergentes. » Selon le politologue, l'antifascisme opère « comme un argument d’autorité suprême qui vise plus à la disqualification qu’à l’établissement d’un débat démocratique. » Son corollaire, le terme fascisme a été ainsi galvaudé, devenant une étiquette pratique afin de discréditer et disqualifier un adversaire.
Comme je ne savais pas qui était Pierre-André Taguieff, je suis partie rechercher sa bio consultable ici en me disant qu'il s'agissait peut-être d'un militant lui-même d'extrême droite... Et apparemment non, tout au contraire même, puisque l'extrême droite lui a décerné son prix parodique dit "Lyssenko", je cite :
« Pour son analyse approfondie du racisme sous toutes ses formes », il reçoit en 2014 le prix Lyssenko, prix parodique décerné chaque année par le Carrefour de l'horloge, association d'extrême droite, « à un auteur ou une personnalité qui, par ses écrits ou par ses actes », a apporté, « une contribution exemplaire à la désinformation en matière scientifique ou historique, avec des méthodes et arguments idéologiques. »
Donc même à gauche, parmi les personnes instruites à la lecture des discours et méthodes politiques, il en existe qui perçoivent "une partie de ceux qui se revendiquent antifascistes" comme des personnes se servant de l'accusation de "fasciste" sans fondement et uniquement pour dévaloriser et décrédibiliser un adversaire sans preuve ni effort.
En ce sens, à quoi peut-il bien servir de se revendiquer antifasciste ou de revendiquer que l'on tient des propos antifasciste ou de s'assimiler à de l'antifasciste ? Je n'ai pas besoin de me sentir être "une meilleure personne" ou d'avoir bonne conscience, et j'ai l'impression qu'accuser de quelqu'un de fasciste fait rayonner l'accusateur non pas parce qu'il devient meilleur mais par contraste en ternissant l'accusé ; et ce genre de méthodes je ne les aime pas trop en fait...
Sauf que...
C'est ce que je fais déjà avec les SJW ! #FacePalm Accuser quelqu'un d'être un SJW ou un Baizuo, cela revient exactement au même !
Du coup, de chaque côté il y a un noyau dur qui s'est concentré ou les appellations fascsistes / fafs et SJW / Baizuo doivent être en partie vraies mais fondamentalement, ce sont deux façons de décrisibiliser le message en attaquant la personne, soit en la diabolisant dans le premier cas, soit en la ridiculisant dans le second.
Enfin une analyse pertinente. Depuis quelques mois, je n'arrête pas de lire des posts de Nekoblog accusant les uns d'êtres fascisme et hurler à la montée au fascisme.
En fait non, il n'y a pas des vilains vraiment méchant d'un côté et les gentils, les antifas, de l'autre. En réalité il y a des humains qui souffrent des deux côtés et qui tentent de trouver une réponse auprès de ceux qui viennent leur parler.
Les antifas agressent les fascistes, les accusent, les blessent alors que la meilleure façon de se débarrasser d'un ennemi c'est d'en faire un ami.
C'est "fascistes" ont subit un propagande de masse, financée par des intérêts supérieurs, en général transnationaux. Qui sont ces "investisseurs" de ces politiques ? Quels sont leurs intérêts ? Le font-ils par idéal ou par calcul avide et cupide ?
Ces mêmes personnes qui maintiennent le cap d'une politique de droite dure, qui parlent de Démocratie alors que le système en place est une ploutocratie fait de népotisme crasse, qui divisent la nation via un clivage gauche / droite virtuel supprimant du regard des fas et des antifas leurs intérêts de classe qu'ils partagent, ceux-là sont les vrais fascistes. Les autres ne sont que des gens avec qui il faut aller se réconcilier car seul le pouvoir du nombre peut vaincre le pouvoir des marchés.