Merci @Guigui je comprends mieux.
Mais du coup je pense que @Timo n'a pas bien compris deux choses dans la GPL et l'AGPL :
1) Nous sommes bien libres d'employer le source mais nous devrons transmettre ce dernier et nos modifications à nos usagers. La GPL ne nous empêche pas d'utiliser le source d'origine, elle nous oblige à transmettre nos modifications. D'un point de vue purement technique, @Timo se trompe puisqu'on peut bien faire ce qu'on veut.
2) Les licences comme la GPL (ou ma préférée la AGPL) sont astucieux sur un point : dans tous les cas on contribuera au logiciel libre.
Je m'explique, soit le logiciel libre est sous double licence et dans ce cas on paie le droit de faire du close-source avec de l'argent... Et donc on finance le logiciel libre.
Soit on ne s'offre pas la double licence mais dans ce cas on finance le logiciel libre en rendant libre ses propres modifications.
Je pense que ce que @Timo confond et qu'il n'aime pas c'est que le logiciel ne puisse pas être utilisé gratuitement comme bon lui semble, mais comme le dit la FSF
Free means free as in freedom not free as in free beer
Le logiciel libre est bien tout le temps libre et dans ce cas il est par essence gratuit.
Mais aussitôt qu'on veut faire du close-source avec alors il n'est plus gratuit ! Et ça tombe bien puisque c'est la base même du modèle économique des logiciels privateurs et de leur code-base à sources fermées que de faire racker les gens.
En réalité @Timo veut des ingénieurs pigeons qui travaillent bénévolement à produire et maintenir des logiciels dont la complexité va croissante avec le temps.
C'est une posture trop bourgeoise pour moi.
Le post de @Tiger222 est intéressant en lui-même et donne le sentiment que Microsoft s'intéresse enfin (après 30 ans) à l'avis de ses utilisateurs, oui mais...
Quand nous allons sur le répo GitHub dont il est question, nous pouvons constater que tous les projets listés :
- Windows Terminal / Console / command-line
- Windows Subsystem for Linux (WSL)
- PowerShell
- PSReadLine
- OpenSSH for Windows
- .NET Core runtime & libraries
- ASP.NET Core
- Roslyn (C# & Visual BASIC Compiler Platform)
- Windows Presentation Foundation (WPF)
- WinForms
- WinUI
- Winget package manager app
- Winget package repo
- PowerToys
- Project Reunion
sont sous la licence MIT.
Mais quel pourrait être le problème avec cette licence se demandent sûrement certains ?
Tout simplement que la licence MIT est une licence libre mais du point de vue d'une entreprise commerciale à but lucratif seulement (pléonasme) et non du point de vue des citoyens que nous sommes. C'est-à-dire qu'elle permet à quiconque réutilisant du source sous licence MIT d'en faire soit un logiciel open-source, soit un logiciel close-source.
C'est un débat que j'ai longtemps eu que avec @Kysofer et @Tarq. À l'époque, mon point de vue était de dire : "oui mais avec une licence MIT ou Apache 2.0, je suis plus libre parce que je peux faire de l'open-source OU du close-source, alors que les GPL et AGPL permettent de ne faire QUE de l'open-source. En réalité la GPL et la AGPL sont moins ouvertes et confèrent moins de libertés aux développeurs que les licences MIT et Apache 2.0".
SPOILER : j'avais tort !
Les deux ont argumenté pendant des mois et ont fini par me convaincre avec les propos suivants :
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Les licence MIT et Apache 2.0 permettent de faire sur close-source mais ceci est uniquement dans l'intérêt de sociétés commerciales, toi en tant qu'individu tu n'es pas une entreprise, ce n'est donc pas la liberté d'entreprendre et de faire de l'argent qui devrait primer de ton point de vue mais la liberté d'utiliser et d'être tranquille dans ta vie de tous les jours lorsque tu utilises un logiciel.
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Le logiciel libre se finance de plusieurs manières :
- En lui donnant de l'argent.
- En contribuant à son développement (code, traduction, documentation, etc).
- En animant sa communauté.
- En assurant son support.
Par contre, utiliser les sources d'un logiciel libre pour en faire du close-source ce n'est pas contribué ni financer ce logiciel. À l'opposé, toute personne qui modifie un logiciel libre et qui se retrouve obligée de diffuser le code source modifié aura contribué à ce logiciel, cette personne n'aura pas payé avec de l'argent mais payé avec son temps et la redistribution de ses modifications.
Si une entreprise ne souhaite pas contribuer à un logiciel libre avec du temps et du code source, alors elle doit le payer avec de l'argent. À cet instant, c'est la stratégie de la double licence qui devrait être mise en place :
- Par défaut les sources sont sous GPL ou AGPL et celles-ci sont gratuites mais toute modification doit être redistribuée à la communauté.
- Si une entreprise commerciale souhaite faire du close-source, alors elle achète les sources sous une licence propriétaire et commerciale qui le lui permet avec un partie de l'argent qu'elle espère gagner du projet modifié, ça s'appelle invertir et c'est la raison même d'exister d'une entreprise.
Dans la démarche de Microsoft, je vois seulement une entreprise commerciale, richissime, littéralement ennemie du libre depuis sa création (cf. tous les posts de @Sebsauvage sur la question), qui obtient de la part de développeurs charitables du travail bénévole et des trésors d'innovations qu'elle pourra close-sourcer à volonté plus tard... Comment vous dire ? Merci mais non merci.
Nous ne sommes pas des personnes morales mais des personnes physiques, en tant qu'êtres humains nous n'avons pas les mêmes intérêts que des entreprises, en ce sens ne nous prenons pas pour des personnes morales en nous imaginant générer du profit à outrance à partir du travail gratuit et bénévole d'une communauté de passionnés.
Le meilleur c'est que je défends à présent cette idée en étant actuellement à mon compte et donc en disposant déjà d'une structure juridique me permettant de commercialiser ce que je voudrais. Or ceux qui ont le fantasme de développer un produit miracle à close-sourcer en spoliant les trésors d'ingéniosité des logiciels libres, sont pour certains d'entre-eux des salariés enchaînés à une clause d'exclusivité totale intégrée à leur contrat de travail, rendant caduque l'idée même de développer un produit avant même qu'un début de réalisation ne soit amorcé.
Bref, si j'étais une développeuse qui souhaite contribuer par des tickets à amélioration d'un logiciel, j'irai voir du côté de Linux Mint ou des GNU tools ou encore de Mozilla, MyPaint, WineHQ, GTK, OpenJDK, PHP, bref tout mais pas quelque chose sous licence Apache 2.0 ou MIT.