Un humain de sexe masculin peut fort bien être une recrue, une vedette, une canaille, une fripouille ou une andouille. De sexe féminin, il lui arrive d'être un mannequin, un tyran ou un génie. Le respect de la personne humaine est-il réservé aux femmes, et celui des droits de l'homme aux hommes ? Absurde ! Ces féminins et masculins sont purement grammaticaux, nullement sexuels.
J'abonde : la remarque est pertinente.
L'écriture inclusive et tous ces effets cosmétiques autour du langage font croire que les choses changent ; pourtant la stratégie est simple, modifions la surface d'un problème mais surtout laissons-le intact en profondeur, les faibles auront l'illusion d'avoir remporté bataille tandis que les forts préserverons leurs privilèges.
Le racisme a-t-il disparu depuis que les mots nègres, bougnoules, youpin, niakwé & co ont disparu du langage (j'entends par là, des journaux, de la télévision, des radios, des magazines, des affiches, de la publicité, des jouets, etc) ? Non, certains partis politiques (dois-je préciser français) fondent même leur programme dessus ! Mais sur quoi me direz-vous ? Sur l'idée, ce concept, cette croyance exprimant que la couleur de peau, l'origine, l'orientation sexuelle, la maladie ou encore la religion déterminent la valeur des hommes et leur importance dans la société ; en ce sens qu'ils ont eu la bonne idée d'être bien nés.
Le véritable combat ne serait-il pas l'explication et la diffusion d'autres valeurs "morales" ? Le véritable combat ne serait-il pas d'admettre que nous vivons dans un système de prédation totale et que celui-ci écrase, méprise, domine et achève quiconque s'opposerait à lui ; ceci par tous les moyens possibles, en permanence, pour que d'autres - l'extrême petit nombre - préserve l'ensemble de ses avantages ?
Notre société civile ne facilite pas l'oppression, elle est l'oppression ; le langage n'est pas l'oppresseur, les individus qui oppressent sont les oppresseurs. Un couteau ne tue pas, c'est l'homme qui tue en se servant d'un couteau, le langage n'exclut pas, ce sont les individus qui excluent en se servant du langage. Voyez-vous la différence ?
Prôner l'égalité black/blanc/beurre sur des termes moraux est la chose la plus clivante qui soit ; et ne pas se soucier des injustices en termes de richesse, de partage, de solidarité et de respect, je trouve cela abscons et stupide car elles sont à l'origine du premier problème.
Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit, je sais que les LGBTx souffrent mais il faut s'atteler à corriger la cause des causes et non le reste. Pour info (et ce sujet étant tellement brûlant) je me dois de préciser que je n'ai pas écrit LGBTx pour me moquer des "x", il faut savoir qu'il existe les LGBTI, LGBTA, LGBTQ ou encore LGBTP. Nous devrions donc écrire quelque chose comme LGBTAIQPT afin "d'inclure" vraiment tout le monde parce que l'idée est là, il faudrait en permanence inclure chacun individu dans sa différence à chaque instant de chaque discours... Seriously...
En fait, l'écriture inclusive me fait penser au langage Scala. L'idée semblait bonne au début : incorporons tous les paradigmes dans le même langage afin que chacun puisse l'utiliser à sa guise. Puis, faisons de chacun des cas particuliers, de chacune des exceptions de chaque paradigmes, une règle générale à appliquer systématiquement, tout le temps et pour tout le monde quelque soit le contexte.
Que se passe-t-il ? Cela revient à penser à protéger son code de problèmes comme la variance, co-variance et contra-variance qui ne posent réellement problème que lorsque le code amoncelle une quantité faramineuse de très mauvaises pratiques. Bref, le cas hyper particulier à gérer exceptionnellement devient chose commune.
Et que se passe-t-il à la fin ? À l'intérieur de Scala il y a les scalaïstes objets, les scalaïstes fonctionnels, les scalaïstes évènementiels, les scalaïstes procéduraux, etc. Et plutôt que de rassembler, la communauté a morcelé Scala pour refléter sa propre nature : les uns ne sont pas les autres.
La solution réside dans l'apprentissage de l'acceptation de l'autre, par dans l'interdiction de s'exprimer avec des mots et au travers de la grammaire.