Tout droit sorti de la bouse fumante qu'est la Commission Européenne, un règlement prévoit d'obliger les hébergeurs à retirer un contenu jugé terroriste en une heure. Comme les petites structures n'auront absolument pas les moyens de payer des gens dédiés à cette tâche et avec un niveau de réactivité suffisant, elles devront alors sous-traiter la modération de leurs contenus par des entreprises qui, elles, ont les ressources adéquates.
Google, Amazon, Microsoft, Twitter et autres géants de l'internet, se verront remis les clefs de la censure à travers le web. On arrivera alors à un système où seuls les contenus explicitement autorisés seront conservés. L'auto-censure n'est pas loin non plus.
J'aime bien la quadrature pour leur travail de veille juridique en général. Par contre, leur naïveté concernant la possibilité que l'Union Européenne change dans le bon sens m'exaspère au plus haut point. En particulier, Jérémie Zimmermann qui martèle que le Parlement Européen n'a aucun pouvoir, que c'est la Commission Européenne qui est à l'origine des lois, que les lobbies font la loi (littéralement), tout en rejetant absolument une sortie de l'UE est simplement hallucinant.
Une décision du 30 Mars 2018 du Conseil Constitutionnel, fragilise un peu plus le droit à la vie privée. Et en particulier, cette jurisprudence remet en cause le droit d'un individu de ne pas s'incriminer sois-même.
Le seul vrai rempart contre les intrusions dans sa vie privée redevient (comme jadis) le secret. C'est à dire la dissimulation pure et simple de l'information. Car si celle-ci tombe entre les mains de la justice/police, vous serez alors OBLIGE de rendre cette information lisible en fournissant les clés de déchiffrement (mot de passe ou autre).
Ca me fait penser à truecrypt, qui disposait d'un système permettant de "cacher" une partition dans une autre. Si bien qu'on pouvait choisir de donner un des deux mots de passe: celui déchiffrant les données sensibles, ou celui déchiffrant des données non sensibles.