@Riff écrit ceci :
Sinon, on est en avril 2024, Bayart continue à aller se faire interviewer chez les fafs de Thinkerview comme si de rien n'était. Tout. va. bien. chez les techos.
Et Sammy lui répond :
Oh merde, j'avais pas vu ! Rhâââ, purée.
Pour avoir écouté quelques Thinkerview ces dernières années, j'aurais besoin de savoir c'est quoi "être un faf" selon vous ? Je veux dire, quels sont les critères objectifs qui permettent de catégoriser quelqu'un de fasciste ?
Dans vos postes passés, j'ai pu deviner que l'un des critères, était d'accepter de parler à l'extrême droite, mais cela déporte en partie la question. Parce que selon vous, où s'arrête la droite et où commence l'extrême droite ? Et est-ce qu'on peut parler aux gens de droite finalement ? Et puis c'est quoi la séparation gauche / droite si ce n'est la base du diviser pour mieux régner ?
Pour moi, une idée nauséabonde est de penser qu'il ne faut pas parler aux extrêmes. Je m'explique, dans un couple, lorsque les gens ne se parlent plus ils divorcent et s'entre-déchirent. Des voisins qui n'échangent plus sur leurs problèmes commencent à se battre. Les nations sans diplomatie se font la guerre. Prétendre qu'il ne faut jamais parler aux extrêmes, c'est semer les graines de la guerre civile sans même y réfléchir. Et mon sentiment c'est que nous y allons à grands pas et ça fait les choux gras de l'hyper-bourgeoisie cosmopolite.
D'autant plus que le terme "faf" me donne l'impression d'être un fourre-tout. Voici les deux grands exemples :
- Vouloir fermer les frontières = faf.
- Vouloir un service militaire = faf.
Or on peut argumenter... Quand Marx suggère qu'il faut des frontières, c'est bien pour protéger le prolétariat de ce qu'on décrit aujourd'hui comme étant la mondialisation. Et il n'y a pas meilleur outil que les frontières pour ça.
Quand Soral (je fais exprès de le citer), donne en exemple les manifestants coréens, et explique que le fait d'avoir conserver le service militaire, leur a permis de mieux se défendre et de mieux s'organiser face aux charges des CRS en manif, tient-il un propos fasciste alors qu'il soutient la révolution citoyenne face aux troupes de l'état ?
Pour moi, n'argumenter qu'à partir d'une posture morale, sans vouloir débattre des idées ni avancer ensemble sur des compromis, c'est ça être fasciste. Et ça s'explique, puisque in fine, la seule conclusion possible sans dialogue est de résoudre les problèmes en exterminant ses opposants... Dans des camps où on pourrait les concentrer... Je troll à peine.
N'oublions pas, que le parti Nazi était socialiste avant de venir nationaliste... Lui était dans le "camp du bien", il voulait bien défendre les opprimés, à l'inverse des autres partis politiques qui étaient basés sur "la haine" et "l'oppression"...
Bon le parti Nazi voulait les défendre par les armes bien évidemment, mais c'était justifié pour lui ! #CaMeRappelleLesAntifas En effet, l'argument des nazis était simple : on ne peut pas dialoguer avec le monstre juif, cela reviendrait à jouer aux échecs avec un pigeon, il ne respectera aucune règle, renversera les pièces, et chiera sur l'échiquier...
Les nazis pensaient comme cela, leurs idées étaient supérieures, leur morale était juste, leurs actes étaient raffinés, les autres n'étaient que méprisables en comparaison. Leur parler n'était qu'une pure perte de temps.
Je repensais à ce que j'avais pu lire sur le Styx, de je ne sais plus quel shaarliste, à savoir que les interviews de Thinkerview étaient horribles, que le journaliste n'avait de cesse de couper son invité, qu'il l'empêchait de construire sa pensée et que cela rendait la chose détestable à suivre.
Et en y réfléchissant ce matin, je me dis que non en fait. Tout simplement parce que je pense que les autres interviews - celles réalisées par les autres journalistes des grands médias - sont globalement fabriquées sur le même mode, la différence résidant dans le montage. En effet, Thinkerview nous montre l'interview sans coupure ni montage, sans la possibilité d'afficher un temps mort, de couper les questions ou les réponses, d'ajouter de fondu au noir pour ralentir le rythme et procurer aux spectateurs l'impression que les choses se sont passées dans le calme et la sérénté.
Bref, mieux vaut une interview sans montage, même si le journaliste coupe la parole, plutôt qu'une interview montée avec laquelle on ne peut pas savoir comment les choses se sont réellement passées, typiquement pourquoi l'invité s'énerve sans raison ou tape des accélérations.