Tout d'abord, Facebook est un outil privé. Il ne vous doit rien du tout. Et surtout pas le droit fantasmé à la liberté de parole.
Si quelqu'un entre chez vous, il doit se conformer à vos règles de bonne conduite, au risque de se faire mettre à la porte sans autre forme de procès. Son invocation de la liberté de parole n'a aucun sens dans ce cas.
Sur Facebook non plus.
Ensuite, le fait qu'un gouvernement intervienne sur ce qu'il est admis ou non d'écrire sur une plateforme privée est-il de la censure ? Dans un sens oui. La limitation arbitraire des propos de la population par son gouvernement est une atteinte à la liberté de parole. De plus, la limitation des propos des utilisateurs d'une plateforme privée n'a que peu de sens. Quand une page Facebook "privée", c'est à dire visible par une sélection restreinte de personnes, affiche des propos controversés, ceux-ci entrent-ils dans le cadre d'une conversation privée ? Quand une page Facebook "publique" fait de même, les propos doivent-ils être contrôlés, alors même qu'ils se situent sur un site web privé ? Etant donné que Facebook fait son beurre sur les données personnelles de ses utilisateurs (conversations incluses), ne peut-on pas considérer que le seul et unique propriétaire des données et des conversations est Facebook ?
On sait depuis des décennies, sinon depuis plus longtemps encore, que seuls les systèmes distribués sont garants à la fois de la durabilité du réseau, et de l'indépendance de chacun des noeuds qui le constituent. Ce genre d'architecture est implémenté dans beaucoup de systèmes : internet, réseau électrique, GSM, ...
A l'inverse, il existe des systèmes centralisés, dont les objectifs sont tout autres (voire à l'opposée des systèmes distribués). Ils servent à concentrer les ressources en un point unique, dans un objectif de contrôle, de référencement, de comptage ou que sais-je. Télévision, Minitel, et en particulier sur internet : des sites comme google, youtube, facebook, amazon, ...
Je recommande d'ailleurs de visionner la conférence de Benjamin Bayard sur le minitel 2.0, où il explique bien les risques de la centralisation des services sur internet.
Ça me fait doucement rire de voir certains s'offusquer que Facebook ou le gouvernement s'immiscent dans leurs discussions, alors que ces gens donnent volontairement tous les détails de leur vie à des entreprises privées (GAFAM et autres).
Les solutions décentralisées de communication existent. Il faut juste prendre un peu de temps pour se créer une instance.