Petite citation de l'article :
Eh non, malgré l'image qui illustre ce billet, la loi de Campbell n’a strictement rien à voir avec les soupes chères à Andy Warhol. Elle doit son nom au sociologue américain Donald T. Campbell et s’énonce de la manière suivante :
plus un indicateur quantitatif est utilisé pour la prise de décision, plus il a de chances de fausser et corrompre le processus qu’il a pour objet de surveiller
. [...] elle met l’accent sur le piège que peut représenter un dispositif de pilotage qui se limiterait à des indicateurs quantitatifs – et a fortiori à de simples mesures et comptages, comme c’est souvent le cas dans les tableaux de bord utilisés par les responsables de Service Client.Pour bien comprendre comment opère la loi de Campbell, il faut se référer à une autre la loi, celle de Goodhart (du nom de l’économiste britannique Charles Goodhart), qui veut que «
quand une mesure devient la cible elle cesse d’être une bonne mesure
». Pourquoi ? Parce qu’elle finit par biaiser insidieusement les décisions que vous prenez : au lieu de mesurer pour savoir où vous en êtes et agir pour améliorer le processus, votre priorité devient d'améliorer le résultat de la mesure et non plus le processus. Entre temps, vous avez perdu de vue votre véritable l'objectif. Dommage !
@Antichesse, je sais que tu jettes de temps en temps des coups d'oeil à cette river.
Comme j'avais quelques minutes disponibles ce matin, j'ai été faire un tour moi aussi.
Je rebondis sur ce lien, proposé par l'un des shaarlistes.
J'ai lu les tweets, qui peuvent se résumer en un seul :
"Education, HC and Child Care are all soaked in gov’t subsidies, loans, tax credits so the free market checks and balances are destroyed and price elasticity is no longer defined by supply and demand principles. Start there!"
En gros : Le gouvernement met des thunes dedans (santé, éducation...) donc les prix s'envolent. Apparemment c'est de l'économie de base... Woaw... C'est plutôt la réflexion qui est assez basique.
Le tweet initial n'a aucun relief, aucun contexte, aucune corrélation avec les hausses/baisses de salaire, aucune apparition de l'inflation... Quel intérêt de parler des prix si on ne parle pas du pouvoir d'achat.
Ça se trouve, le quidam moyen ne peut plus se payer son éducation, donc les écoles manquent d'élèves, et répartissent les coûts sur ceux qui peuvent venir, augmentant les prix... entrainant une diminution l'année suivante du nombre d'élève qui peuvent se payer une éducation...
Mon hypothèse n'est ni valide ni invalide avec le peu d'infos et de relief de ces chiffres.
On sait également que certaines décotes (en France) sont appliquées sur certains biens de consommation, comme l'"effet qualité" sur la technologie, qui permet de prétendre conserver du pouvoir d'achat (ie : les prix montent mais la "qualité"/techno est meilleure donc on dit que vous en avez plus pour votre argent, donc c'est pas plus cher ;D) (source : www.lefigaro.fr/economie/le-scan-eco/2018/10/11/29001-20181011ARTFIG00001-un-economiste-denonce-le-grand-mensonge-du-calcul-du-pouvoir-d-achat.php)
Donc, je suis allée consulter les sources :
1) L'article du tweet titre : "America Can’t Shake the Cost Disease - Rising wages have little to do with the huge increases in prices for health care and college"
Donc ce qu'il faut comprendre, c'est que l'augmentation des prix n'est pas corrélée avec l'augmentation des salaires : Les prix augmentent plus vite que les salaires.
Leur explication est simple :
"The theory of Baumol cost disease, developed in the 1960s by economist William Baumol, states that some things rise in price even as productivity goes up. When society gets better at making cars, electronics, food and clothing, wages go up. But as wages go up, industries that don’t find ways to use less labor to produce the same service -- for example, a string quartet -- rise in price as well. Tabarrok and Helland maintain that this explains why education and health care cost so much more than they used to. It takes about the same number of hours for doctors and nurses to treat a patient as it did two decades ago, and it takes about the same number of teacher hours to instruct an algebra class."
Ce qu'il faut comprendre : on arrive pas à automatiser les métiers comme l'éducation et la santé. Donc le prix devrait suivre l'inflation, là où le secteur des biens comme la nourriture, l'automobile... a massivement réussi son automatisation, et donc son explosion en productivité.
Ils continuent avec un topo sur les salaires :
"But is pay in other fields where doctors, teachers and nurses could work-- what economists call opportunity cost -- really increasing fast enough to account for the cost increases in health care and college education? Probably not. Wages for educated workers have gone up, but not nearly as much as service prices"
Réponse : Les salaires n'ont pas suivi la même hausse.
Ils terminent en expliquant que les hausses ne s'expliquent pas clairement en Amérique. Les prix ont décollé et :
"So although Baumol cost disease is one part of the story for increased health-care and higher-education prices, it doesn’t look like the whole story. Other explanations -- monopoly power, falling productivity and perverse incentives should all be considered. It’s likely that the U.S.’s service sector cost disease has multiple causes."
Bref, on sait pas trop si le "free market" est vraiment free... D'où le titre...
2) J'ai voulu accéder à la page qui fournit les données (Federal Reserve Bank of St. Louis) mais les sources ne sont pas facilement disponibles. Donc je n'ai pas pu aller plus loin.
Bref, ou veux-je en venir ?
Hé bien, quel message cherche à communiquer la personne qui relaie ce fil twitter ?
Le fil Twitter est vide de sens, les réponses n'ont rien à voir avec l'article, et les sources ne sont pas accessibles...
Je trouve même que l'article du shaarliste est de meilleure qualité que celui relayé.
@Antichesse : Twitter n'est pas un lieu où l'on s'éduque, c'est un lieu où l'on réagit. Je ne te conseille pas de te construire des opinions basées sur des tweets.
Un fort bel article. Je le garde.