Le point sur la réalité des mesures annoncées par Macron lors de son allocution du lundi 10 décembre.

En résumé :

• 1) Non, le SMIC n'augmentera pas de 100 euros en janvier. C'est la collectivité qui financera une augmentation de la prime d'activité. Elle sera très loin de 100 euros, et pourrait même être repoussée en juin 2019.
• 2) Les heures supplémentaires seront défiscalisées en 2019. Il s'agit de la réinstauration d'une mesure datant de l'ère Sarkozy et supprimée sous Hollande. On notera bien la formule employée : en 2019, et non dès 2019. Ce qui signifie qu'il y a de forte chance pour que cette mesure cesse en 2020. De surcroît, cette défiscalisation se fera au détriment des organismes sociaux, car en annulant les cotisations sociales (SECU, santé, chômage ...).
• 3) La CSG sera supprimée pour 2019, mais les plafonds retenus sont si bas que la plupart des retraités n'en profiteront pas. De plus, la même formulation a été utilisée qui spécifie que cette suppression aurait lieu en 2019, et non dès 2019.
• 4) La prime de fin d'année défiscalisée. Il s'agit d'un appel à la générosité des entreprises afin de verser une prime de fin d'année. Sauf que les TPE/PME ne le pourront sans doute pas. Seules les salariés des grands groupes pourront éventuellement bénéficier des miettes que les actionnaires voudront bien leur laisser.

Mais j'ai gardé le meilleur pour la fin. En effet, ces mesures vont faire passer le budget de la France au dessus des 3% de déficit imposés par l'Union Européenne. Ce qui signifie que la Commission Européenne viendra mettre son grain de sel au printemps dans le budget français, et pourra très bien le retoquer en demandant l'annulation pure et simple des mesures évoquées.

Alors, heureux ?

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