Suite à cet article, dans lequel il était question de l'augmentation du salaire minimum en Pennsylvanie à 15$ de l'heure, le présent article évoque les représailles des entreprises envers les salariés, afin de limiter leurs pertes dues à cette augmentation du taux horaire.
Comme il n'existe pas d'équivalent de notre CDI (lui aussi en voie de disparition) aux Etats-Unis, les grandes entreprises (comme Whole Foods qui est pris comme exemple dans l'article) gèrent cette intrusion dans leur vie économique d'une façon qui révulserait n'importe quel Français ne faisant pas partie des 1%. Ou en tout cas ça devrait.
L'entreprise a décidé rien moins que de compenser la hausse du salaire minimum par une baisse du nombre d'heures travaillées dans toutes ses filiales, pour tous ses salariés :
Les salariés ne bénéficient donc pas du tout de l'augmentation du taux horaire, voire même perdent de l'argent car les heures en moins surpassent la hausse du taux. Cela vient appuyer l'argument fallacieux très répandu outre-atlantique selon lequel augmenter le salaire minimum fait perdre de l'argent aux travailleurs. Et bien sûr, les salariés doivent faire le même travail en moins de temps.
Pour instaurer un semblant de protection des travailleurs, certaines juridictions, comme les villes de Seattle et San Francisco, ont voté des lois empêchant les entreprises de diminuer le nombre d'heures suite à l'augmentation du taux horaire minimal. Comme il s'agit d'initiatives purement locales, on imagine bien la galère lorsqu'il s'agit d'aller chercher du boulot dans le comté voisin, voire un état limitrophe.
La prochaine fois que vous entendrez parler de la suppression du CDI en France, dîtes vous bien qu'il s'agirait ni plus ni moins que d'un retour à une précarité que nos grand-parents avaient combattu férocement.
Toutes les réformes sociales et professionnelles acquises de haute lutte après la guerre méritent qu'on se battent pour elles.