Ça se passe en France en 2018.

Sympa ces zapping !

Attention. Le gouvernement prend à nouveau les Français pour des cons.

Bruno Le Maire souhaite accélérer les baisses d'impôts, voire leur suppression. Comment ? En diminuant les dépenses publiques.

Traduction : vu que les gens gueulent, on va faire un geste fort. On va baisser les impôts, mais on va quand même les escroquer en diminuant les prestations de services publiques (hopitaux, chomage, routes ...).

Ce chantage est inacceptable ! Les milliards sont dans les poches des riches qui défiscalisent et/ou placent leurs capitaux à l'étranger. Allons-les chercher !

#DestructeursDeLaFrance
#LesParasitesALEchafaud

Et pas n'importe laquelle. J'ai choisi CNEWS. Une heure de bêtise sans borne à en avoir la nausée (à partir de 19h). Parmi les invités se trouvait Laetitia Avia, la porte-parole de La République En Marche. Un bon chien de garde dont les propos sont juste hallucinants. A une question concernant le pouvoir d'achat, elle répond que "le gouvernement a beaucoup fait pour le pouvoir d'achat des classes moyennes, en particulier en augmentant le salaire net grâce à une diminution des charges salariales".

Pour ceux qui ne le sauraient pas encore, il existe le salaire brut et le salaire net. Le salaire brut contient le salaire net + certaines cotisations. Cette conférence gesticulée de Franck Lepage et Gael Tanguy explique très bien la différence. Ce qu'il faut bien comprendre, c'est que ces cotisations servent à faire fonctionner les services publics. Donc quand on supprime des cotisations salariales, ça augmente le salaire net. Mais au prix du sous-financement voire de la disparition pure et simple des services publics. Génial.

Il est également assez consternant de l'entendre prononcer une phrase digne des républicains américains les plus extrémistes : "Ceux qui recrutent, ce sont les sociétés". En sous-entendant que l'Etat n'a rien à faire avec des fonctionnaires surpayés et surabondants. La devise des libéraux pendant la Révolution Française n'est pas très loin : "En termes d'économie, tout ce que l'Etat peut décider, c'est qu'il n'interviendra jamais".

Cette femme est d'une suffisance et d'un mépris assez énorme pour tous ceux qui osent critiquer l'action (ou l'inaction) du gouvernement. Elle prend ses interlocuteurs pour des demeurés dans des proportions qui m'ont fait me demander s'il ne s'agissait pas d'un sketch.

Mais ce qui m'a achevé, c'est la façon dont est traitée l'information :

• le rabâchage constant sur les dégâts sur les Champs Elysées;
• l'emploi de superlatifs (des dégâts "considérables", des scènes de violence "inouïes", une rue "à feu et à sang", des "stigmates" encore visibles);
• l'amalgame casseurs/manifestants à chaque fois que c'est possible;
• les images qui tournent en boucle des charges de CRS, des feux de mobilier urbain, des canons à eau ...

En particulier, un plan de quelques secondes apparaissait très souvent montrant les fourgons de la police quittant les Champs Elysées, la régie faisant un zoom assez malvenu sur un tag écrit sur l'un des véhicules et disant Nik la police. Si c'est pas de la provocation pure et simple, je sais pas ce que c'est. Ah oui, le représentant d'un syndicat de police était présent, et pouvait apparaitre à l'écran en même temps que le tag.

Il y avait aussi un thème qui apparaissait à chaque prise de parole par un "correspondant sur place", c'était celui du nettoyage. Ils faisaient ainsi l'observation que la rue était maintenant très propre et qu'on ne pouvait plus voir qu'une manifestation avait eu lieu. Les reporters mettaient bien l'emphase sur l'énorme travail de nettoyage ayant eu lieu cette nuit.

Heureusement, les affaires peuvent reprendre. Faut pas déconner non plus.

Je voulais voir comment était traitée l'info sur les gilets jaunes. J'ai été voir le direct sur internet. J'ai vu. J'ai fermé l'onglet. Je suis vacciné pour une année supplémentaire, et rassuré dans ma décision de ne pas gâcher d'argent dans une télévision.