Ben on n'est pas sorti de l'auberge.
Un point de vue intéressant.
Quand la France aura décidé de sortir de l'Union Européenne, il est peu probable que les autres pays s'y opposent.
Cependant ce sont les instances de l'UE qui risquent probablement de faire tout ce qu'elles peuvent en mettant tous ses affidés à contribution pour empêcher que la France sorte de l'Union Européenne. L'UE n'a aucun intérêt à ce que les négociations de sortie se passent bien. Au contraire, les partisans de l'intégration supra-nationale et du transfert des souveraineté vers l'UE feront tout pour empêcher les sorties concertées.
L'auteur évoque notamment l'UPR en parlant d'un "Frexit heureux par la magie du droit". Le calvaire des négociations du Brexit est un exemple de la mauvaise foi de l'UE et de son manque de volonté d'aboutir à un consensus acceptable pour les deux parties.
Cependant, outre la solution juridique, il n'est fait mention d'aucune alternative. On pourrait, par exemple, sortir du jour au lendemain sans demander l'avis de personne. Les négociations relatives aux traités passés dans le cadre de l'UE se feraient alors de façon bilatérales ou multilatérales avec les Etats concernés, au cas par cas.
A l'heure actuelle, le seul parti politique en France qui propose le frexit est l'UPR (alors que tous les autres proposent de "changer l'europe", ce qui est impossible). La solution de l'article 50 n'est peut-être pas la meilleure, et l'UPR n'est pas parfait à 100%. Mais vu la difficulté qu'à l'UPR à se faire entendre et à passer dans les média en proposant une solution juridique, je mets au défi quiconque de proposer une sortie dure (sans négociation) et de rassembler autant de gens.
Le principal étant, à mon avis, que la sortie de l'Union Européenne (d'une façon ou d'une autre) fasse son chemin dans les esprits et parvienne à convaincre le plus grand nombre de son absolue nécessité.
Où l'on apprend que l'euro est une côte mal taillée entre des monnaies fortes et des monnaies faibles. L'euro est trop bon marché pour l'économie allemande et trop cher pour l'économie italienne (et française, soit dit en passant !).
Le ministère des finances États-unien a récemment sorti un rapport disant que la Chine n'est pas un manipulateur de valeur. C'est à dire que la Chine ne manipule pas arbitrairement le taux de change externe de sa monnaie. Ce serait pourtant son droit le plus stricte si elle souhaitait le faire, étant donné le lien très étroit qui existe entre le cours d'une monnaie et les exportations. Mais ce serait considéré comme une très mauvaise chose par les ultra-libéraux États-uniens.
Cependant, la Chine a été placée sous observation en même temps que cinq autres pays : le Japon, la Corée du Sud, l'Inde, la Suisse et ... l'Allemagne ! En effet, grâce à l'euro pas cher, l'Allemagne détient le plus gros excédent commercial au monde (329 milliards d'euros), et en particulier 67 milliards d'euro d'excédent avec les Etats-Unis.
Et les Etats-Unis détestent l'idée qu'un pays leur vende plus qu'il n'achète. Donc il faut bien comprendre : l'Allemagne dégage des excédents tellement énormes, que la seule explication envisageable est qu'elle manipule le cours de sa monnaie. Ce qui est vrai d'une certaine façon, grâce au fait que structurellement, l'euro a une valeur située entre celle du Deutschemark et celle de la Lire. Il est donc moins cher que le Deutschemark et plus cher que la Lire.
Comment résoudre ce problème ?
Comme il est dit dans l'article, l'euro est sous-évalué de 11% pour l'Allemagne, et est surévalué de 9% pour l'Italie. En général, pour ajuster le cours d'une monnaie, la banque centrale du pays joue sur les taux d'intérêts ou intervient directement en changeant la valeur de la monnaie.
Mais dans le cas de l'euro :
Quoi qu'elle fasse, la BCE ne pourra contenter l'un des deux pays qu'en mécontentant l'autre.
De plus, quand on regarde la différence de taux entre les bons du trésor à 10 ans de l'Allemagne et de l'Italie, elle n'a fait qu'augmenter ces derniers mois. Alors que techniquement ce taux devrait être le même, étant donné que ces deux pays partagent la même monnaie. Mais le 10-ans italiens a un taux 3.3% plus élevé que l'allemand. Pourquoi ça ? Tous simplement parce que les banques facturent un risque de défaut, c'est à dire qu'elles facturent le risque que l'Italie ne paie pas ses dettes.
Pour savoir de quelle dette il s'agit, il faut se tourner vers le solde TRAGET2 de la balance des paiements courants au sein de la zone euro. Et actuellement, le plus gros créditeur est l'Allemagne, avec 912.4 milliards d'euros de crédit (vous avez bien lu). Vous devinez quel pays est le plus gros débiteur ? L'Italie, avec 389.1 milliards d'euros de débit.
Comme il a été rappelé par la BCE il y a quelques années, si un pays devait quitter la zone euro, il devrait s'acquitter de ses dettes TARGET2 en totalité. Dans le cas de l'Italie, on parle donc de régler une somme de 389.1 milliards d'euros, ce qui correspond à environ 20% de son PIB annuel.
Autant dire que ça n'arrivera jamais.
C'est pour cette raison que les banques appliquent un taux aux 10-ans italiens plus élevé que pour les allemands. Parce qu'elle intègrent la possibilité que l'Italie sorte de l'euro.
Les italiens (ceux qui ont un intérêt à le faire), transfèrent en masse leur argent soit en Allemagne (en prévision du fait que si l'euro explose, la Lire perdra entre 20 et 30%, le Deutschemark gagnera entre 10 et 15%) soit en Suisse italienne.D'ailleurs, rien qu'au cours du seul mois d'août de cette année, le solde TRAGET2 de l'Italie a augmenté de 21.4 milliards.
Les vices de constructions de l'UE apparaissent à nouveau comme insolubles :
L'auteur conclut en exhortant ses lecteurs à retirer leurs avoirs d'Italie au plus vite, avant que celle-ci sorte de l'euro, comme tous les indicateurs semblent le montrer un peu plus chaque jour.
En résumé, cet article est un condensé, certes assez technique, des analyses tenues par Asselineau depuis des années, au sujet de l'inévitable explosion de la zone euro, et du danger mortel à y rester. La France (et les gens qui y vivent) souffre tous les jours un peu plus de son appartenance à l'Union Européenne. Que doît-il se passer pour que les gens agissent ?
154 professeurs d'économie allemands signent un appel dans le Frankfurter Allgemeine Zeitung, et appellent à l'ajout dans les traités européens d'une clause de sortie de l'euro.
Le monstre européen prend un sérieux coup dans l'aile. Et c'est sans compter sur la situation inédite en Italie.
Et ben voilà! C'était pourtant pas compliqué :-)
Comment la question de la sortie de l'UE a été éludée par la team avenirencommun.