Pour toi antichesse. Les nouvelles règles de l'orthographe. Ou comment justifier sa paye en promouvant l'impérieuse nécessité de la nouveauté ;-)
Le petit moment culture.
Le verbe ouïr à la première personne du singulier au présent de l'indicatif se conjugue ainsi: "J'ois", et non "J'ouïs". Cette dernière forme existe mais correspond au passé simple.
Merci bien Antichesse.
Et même si je ne me suis pas encore fait traité de grammar-nazi, l'orthographe est, à mon avis, aussi essentielle que la grammaire ou la conjugaison, pour se faire bien comprendre.
Les "fautes" dont parle cet article sont par ailleurs, et c'est ce qui me désole un peu, du ressort des classes de primaire. Alors certes tout le monde n'a pas le même accès à la culture. Mais il me semble que dans une société dite "républicaine", l'école devrait être l'institution qui permette à chaque enfant d'acquérir les compétences nécessaires à son expression écrite et orale, sans présupposer de l'environnement familial de l'enfant (Cf la conférence de Franck Lepage "Inculture", qui montre que les enfants ne naissent pas égaux face à la culture).
Je n'ai pas inventé la langue française, ses règles et ses exceptions. Mais il semble que l'usage correct du français dépende de plusieurs facteurs.
En effet, il est trop facile selon moi, de rejeter la faute sur la difficulté intrinsèque de la discipline, impliquant de fait que certains seraient "doués" ou non. La pratique d'une langue, à l'écrit ou à l'oral, demande des efforts soutenus, constants, et de longue durée. Ce n'est pas parce qu'on explique à un enfant de 8 ans la différence entre "quand" et "quant" qu'il va s'en souvenir, et a fortiori qu'il saura utiliser l'un et l'autre au moment opportun.
De même que la bonne application de la concordance des temps demande un usage quotidien de règles de conjugaison et de grammaire, le bon usage de l'orthographe demande un effort constant. Et je pense que plus les individus sont confrontés tôt à ces pratiques, moins les efforts à faire à l'âge adultes sont importants. Bien sûr il n'existe pas de règle absolue qui feraient de tous des Bernard Pivot en puissance, sauf à nous transformer en robots. Mais il doit bien exister une solution médiane, qui permette à la société de ne plus avoir de tels pourcentages de personnes handicapées par l'orthographe.
Cet argument du "doué"/"pas doué" est, je pense, un effet d'une méthode coué inversée. C'est à dire que les enfants, à force d'entendre les adultes (ou les camarades) dire que l'orthographe est difficile, que les maths sont difficiles, que l'informatique c'est difficile etc, finissent par se convaincre eux-même qu'ils sont trop bêtes pour réussir, là où d'autres ont semble-t-il bénéficié de dons extraordinaires qui font d'eux des être capables de comprendre instantanément les mystères du "s" à la deuxième personne, des produits en croix ou de la programmation d'une machine.
Ces enfants deviennent ensuite des adultes, qui souvent reproduisent ces schémas.
Bref. Personne n'est mort d'avoir fait une faute d'orthographe. Mais s'il y avait une seule raison pour laquelle j'accorderais de l'importance à l'expression écrite et orale en générale, c'est parce qu'elle donne la possibilité d'être compris clairement et sans ambiguïté par ses interlocuteurs. Je reproche beaucoup à ceux qui n'accordent qu'une importance toute relative à l'expression, de favoriser (volontairement ou non), les classes aisées de la population. Les classes qui peuvent offrir à leurs enfants (à prix d'or), une éducation privilégiée, leur permettant à leur tour d'occuper des positions clefs dans la société.
Souhaitons-nous vraiment que les riches accaparent aussi l'éducation? (et c'est en bonne voie...)