Si je devais décrire ma ligne idéologique sur le sujet, je ne suis ni féministe, ni TERF mais plus proche de la mouvance femelistes. Comme beaucoup de gens, je définie un homme comme un humain mâle adulte et une femme comme une humaine femelle adulte. Il existe certes des anomalies génétiques entre les deux mais elles sont marginales.
Par analogie, ce n'est pas parce qu'il existe des humains cul-de-jattes qu'on doit définir les humains comme des individus qui sont censés ne pas avoir de jambes. Ce serait absurde. Les humains sont bien des bipèdes MAIS il existe des exceptions, souvent dues à des accidents de la vie intra ou extra utéro, qui font que quelques humains n'ont pas leurs deux jambes. Cela n'enlève rien à la normalité de la chose : les humains sont bien des bipèdes.
Quant à ceux qui se pensent être de l'autre "genre", cela relève pour moi au mieux de la croyance, sinon de la psychiatrie. Mon argument premier étant : si les trans ne sont pas malades, pourquoi leur prescrit-on des thérapies hormonales ou encore pourquoi leur fait-on subir des actes chirurgicaux ? Quand on n'est pas malade, on n'a pas besoin de médecins, ni de traitements, ni d'opérations. J'attends toujours le contre-argument à ce point précis.
Ça c'était pour le rappel. À présent attaquons-nous au texte car il y a plein de trucs qui ne vont pas à mon humble avis.
Comme beaucoup de femmes, je n'ai rien contre les personnes trans. J'ai envie comme la plupart des gens sur terre qu'ils soient heureux. Les journées sont déjà bien assez difficiles sous l'étendard du capitalisme désincarné pour s'échiner à pourrir la vie des autres. J'aimerais ajouter que je ne ressens ni peur pour les trans, ni même le moindre dégoût. Mon ressenti est un mélange de pitié et de tristesse face à tant de souffrances inutiles. Le terme transphobie est donc mal choisi car il sous-entend que si nous nous opposons aux demandes des trans, c'est parce que nous en avons peur ou parce que nous ne les avons pas bien compris. Or, le point de friction vient uniquement du fait que nos intérêts divergent entre femmes et femmes trans. J'aimerais bien un monde où nous pourrions tous vivre à l'unisson mais ce monde n'existera jamais à cause des différences biologiques qui nous séparent et nous gouvernent.
C'est pourquoi quand je lis :
Regarde le sport : en 2025, World Athletics a imposé un test génétique pour toutes les athlètes féminines. Pas seulement pour les trans : pour toutes.
Je me réjouis car c'est exactement ce que nous souhaitions. À savoir, distinguer de manière fiable les femmes des femmes trans, dans les compétitions sportives.
Il faut vraiment comprendre que nous avons obtenu, après plusieurs décennies de luttes acharnées, un droit préférentiel pour nous protéger. L'un d'entre-eux est, ou plutôt était, le sport en non-mixité. Or des hommes, dopés à la testostérones, se sont immiscés dans nos compétitions, puis ont raflés tous les prix, brisés nos records et accaparés notre gloire déjà pas bien grande.
Si un produit dopant était secrètement utilisé par certains sportifs au détriment de la grande majorité honnête, personne n'aurait crié au scandale quand les fédérations sportives auraient alors testé tout le monde afin de débusquer les fraudeurs ; mais là on s'offusque parce que ça touche à des "femmes avec un zizi"... La vie m'étonnera toujours.
La suspicion ne s’arrêtera pas magiquement aux trans comme un nuage radioactif à une frontière. À Boston, une femme cis a été virée des toilettes d’un hôtel parce qu’on l’a prise pour un homme. Dans le Minnesota, une autre s’est fait suivre par un serveur jusque dans les chiottes pour prouver qu’elle avait une poitrine. Ces femmes-là n’étaient pas trans, juste pas assez “féminines" pour passer sous les radars. Et cela ne s’arrête pas là, parce que vois-tu, ma sœur, on tue des trans parce que trans. Et si un jour , tu n’es pas assez " féminine" aux yeux d’un salopard, qui te dit qu’il ne te prendra pas pour cible ?
Ce passage utilise des épiphénomènes pour en faire des généralités. Ça s'appelle le sophisme de la généralisation abusive
Puis avec cette phrase en plein milieu :
parce que vois-tu, ma sœur, on tue des trans parce que trans.
On lui greffe le sophisme de l'appel à l'émotion.
Et on conclus avec ceci :
qui te dit qu’il ne te prendra pas pour cible ?
Qui est le sophisme de la pente savoneuse.
Un paragraphe, trois sophismes, et jamais aucune source pour étayer les exemples choisis. Bravo, on dirait un droitardé qui parle.
Mais admettons tout cela. Supposons que toutes ces horreurs soient vraies, supposons que toutes les agressions et rixes ce soient bien produites telles que décrites, il y a alors une question que je souhaite poser : est-ce à la minorité de se plier à la volonté de la majorité ou est-ce l'inverse ?
Parce que dans une démocratie, le petit nombre aura beau brailler qu'il n'est pas content, c'est le bien-être du plus grand nombre qui prime et doit toujours primer car c'est sur lui et LUI SEUL que repose l'existence même de la société.
Dit autrement, dès que le plus grand nombre se retrouve systématiquement lésé par des règles édictées à la faveur de la minorité, alors il ne voudra plus faire société et la société s'effondrera. Chose que nous constatons pour la France, la nation se disloque lentement mais sûrement. Les impôts montent, les services baisses, le tissus social se désagrège, la guerre civile approche mais continuons de favoriser encore et toujours les minorités sur la majorité, sait-on jamais que l'exemple français contredise l'histoire de toutes les sociétés, à toutes les époques... #CroyanceSur20
Poursuivons :
Pendant ce temps, le patriarcat rigole. Parce qu’à force de répéter qu’une femme, c’est un utérus et des règles, tu légitimes ceux qui veulent réduire toutes les femmes à leur fonction reproductrice, ceux qui attaquent le droit à l’avortement, ceux qui rêvent de nous enfermer, l’utérus sous clé. Tu crois protéger ton espace, la vérité, c’est que tu le dévastes, que tu piétines tout ce que nos mères ont gagné pour nous. C’est par la transphobie notamment, que les conservateurs américains sont arrivés au sommet et c’est par elle qu’ils ont commencé à discuter de la possibilité de retirer le droit de vote aux femmes.
Quel est le rapport entre des trans, nos utérus et nos règles ? Je reformule, nous n'avons jamais dit que nous devions nous cantonner à nos fonctions reproductrices, comme c'est le cas dans les pays musulmans par exemple... Ok celle-là était gratuite :P
Nous disons simplement qu'une femme est une humaine femelle adulte et que parce que nous avons un désavantage physique sur les hommes, alors pour notre sécurité, notre santé mentale et rien d'autre, nous souhaitons garder le droit d'être en non-mixité dans les évènements sportifs et dans les lieux supposés dangereux pour nous, comme les toilettes publiques.
Les phallocrates et religieux bas du front utiliseront toujours tous les subterfuges à leur disposition pour nous soumettre comme ils l'entendent, mais ça n'implique pas pour autant qu'afin de lutter contre-eux, nous devrions abandonner nos droits durement conquis et à présent vacillant. C'est quoi ce discours sérieusement ? 🤷♀️
Quand à Donald Trump, il a gagné les élections non pas à cause des trans mais parce que Kamala Harris était une tartuffe de haut vol. Ajoutons à cela une propagande parfaitement bien menée sur internet par les républicains et le pervers mafieux milliardaire a su tirer une seconde fois son épingle du jeu électorale.
Soit dit en passant, tout le passage s'articule autour du sophisme du faux dilemne : soit on est pour la cause trans, soit les racistes vont arriver au pouvoir et "mettre nos utérus sous clé". Comme si d'autres alternatives n'existaient pas. 🤦♀️
À ce moment du texte, je crois que j'ai abandonné l'idée d'un discours rationnel, mais je pense que jouer autant sur le pathos ça doit marcher fort sur les réseaux sociaux, donc quelque part bien joué !
Poursuivons :
Ferme ta grande gueule et ouvre les yeux.
Avant c'était les mascus-toxiques qui nous parlaient comme ça, surtout quand nous exprimions une idée différente de la leur. Heureuse de voir que le flambeau a été repris par une des nôtres... Mais tout va bien, elle est du bon côté de la morale... Ouf 🤮
Être transphobe pour une femme cis , c'est être une dinde et voter pour noël."
J'adore cette variante du slogan "Chicken for KFC" dont l'origine vient de la droite anti-immigration et anti-islam. Vraiment J'A-DO-RE <3 <3 <3
Sinon, j'aimerais opposer à ce slogan aussi insultant que réducteur (oui j'aime moyen qu'on me taxe de dinde, je ne sais pas pourquoi) toutes les fois où des femmes ont été les proies des femmes trans, que je préfère appeler des hommes. Je pense notamment à l'affaire Isla Annie Bryson qui illustre la perfidie de vouloir être trop gentille avec tout le monde.
J'aimerais aussi lui opposer toutes les humiliations dans le sport mais aussi dans la vie de tous les jours où finalement être une femme est réduit un simple ressenti à la con. En même temps, pour des gens qui défendent aussi l'idée du "gender-fluid", ça doit avoir un sens.
Bref, nous n'avons rien contre les trans et nous ne sommes pas non plus du côté du patriarcat. Nous avons simplement notre intérêt de femmes et celui-ci n'est pas réconciliable avec celui des trans. C'est triste, mais on ne va pas la fermer pour autant.
My two cents